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Les villes côtières finiront sous l'eau. Autant s'y préparer

<a href="https://www.flickr.com/photos/skewgee/3403879864">"miami vice"</a> par MattHurst | <a href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/deed.en">FlickR licence CC BY SA </a>
"miami vice" par MattHurst | FlickR licence CC BY SA

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur New Republic, The New York Times, The Guardian, The Telegraph

Le réchauffement climatique a le défaut d'être considéré comme un enjeu de long terme, n'incitant donc ni la prise de conscience citoyenne, ni l'engagement des nations dans la lutte contre ce phénomène. Pourtant, et les scientifiques n'ont de cesse de le dire, il pourrait bien avoir des effets très concrets sur notre quotidien. Comme par exemple, pousser des millions de personnes à abandonner les villes du littoral.

C'est en tout cas ce que redoutent bon nombre de chercheurs et observateurs du problème, qui s'expriment dans un article récent de The New Republic.

«Sauf extraordinaires progrès technologiques que nous ne pouvons actuellement pas prévoir, il ne reste que deux options, se retirer des zones littorales aux Etats-Unis comme ailleurs dans le monde, ou construire des fortifications contre la montée du niveau de la mer qui feraient passer les projets actuellement déployés, par exemple aux Pays-Bas, pour de simples jeux d'enfants», confie par exemple Robert Hartwig, président de The Insurance Information Institute, qui représente un secteur de l'assurance directement concerné par les conséquences, et surtout la prise en charge de celles-ci, du changement climatique.

Les «jeux d'enfants» dont il parle coûtent déjà cher: «Le gouvernement néerlandais a mis de côté 1 milliard d'euros par an jusqu'en 2100 pour renforcer les dunes et les barrages à travers le pays», rappelle The New Republic. C'est peu dire donc si la deuxième option, celle de fortifications autrement plus massives, coûtera cher.

Mais quelle que soit la voie choisie pour s'adapter à la montée du niveau des eaux, elle nécessitera pour l'humanité d'être prête et organisée. Ce qui ne semble vraiment pas gagné. Rien qu'aux Etats-Unis, note encore The New Republic, il faudra débourser des milliards pour protéger des villes comme Miami, le tout en coordonnant l'action fédérale et des Etats. De plus, se pose la question des assurances: que vont-elles prendre en charge dans des zones promises à une submersion certaine?

S'il reste a priori plusieurs siècles avant qu'un tel scénario survienne, le problème se pose déjà. «Les habitants de Miami sont au courant du changement climatique. Nous le vivons chaque jour», expliquait ainsi dans une tribune parue le 17 mai dans The Guardian, un journaliste du Miami Herald, détaillant les dépenses actuelles de la ville pour améliorer le système d'évacuation des eaux (206 millions de dollars), ou la situation des propriétaires confrontés à une hausse des taux d'assurance de leur habitation.

De même, nous écrivions en mars dernier que le littoral de la Louisiane disparaissait aujourd'hui si vite que les cartes de la région ne peuvent plus en refléter les contours!

La situation est telle que certains pensent qu'il est vain de tenter de «sauver le monde du changement climatique». Et qu'il vaut mieux s'y résoudre, afin de mieux s'y préparer. C'est par exemple la thèse défendue par James Lovelock, l'un des précurseurs des sciences de l'athmosphère. Connu pour ses positions alarmistes, qu'il a par la suite reconnues, le chercheur estime aujourd'hui que la société devrait se retirer dans «des villes où le climat est contrôlé», et abandonner les terres bientôt inhabitable, peut-on lire dans le Telegraph. Et d'ajouter:

«L'idée de "sauver la planète" est une extravagance insensée d'idéologues occidentaux romantiques et probablement bien au-delà de nos capacités.»

A.F.

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