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Au tour des taxis berlinois d'enrager à cause d'UberPOP

<a href="https://www.flickr.com/photos/extranoise/300822022/">An Der Halte</a> / extranoise via FlickrCC <a href="https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/deed.fr">License by</a>
An Der Halte / extranoise via FlickrCC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Berliner Zeitung, Der Tagesspiegel, Wirtschaftswoche, Le Figaro

Après Paris, Barcelone, Bruxelles, le service de «covoiturage urbain» UberPOP est désormais disponible à Berlin depuis le 15 avril, comme le rapporte le quotidien Berliner Zeitung. Cette application conçue par la société californienne Uber, en partie financée par Google, permet aux particuliers possédant une voiture d'arrondir leurs fins de mois en jouant les taxis et aux utilisateurs du service de faire des économies, le prix d'une course à bord d'une VTC (voiture de tourisme avec chauffeur) étant moins élevé qu'à bord d'un taxi traditionnel.

Une soixantaine de chauffeurs recrutés par Uber circulent déjà dans les rues de Berlin. Comme lors de son lancement à Paris en février dernier, l'arrivée de ce service dans la capitale allemande sème la panique chez les compagnies de taxis. Contrairement à leurs homologues parisiens, les chauffeurs de taxi berlinois n'ont jusqu'à présent pas fait grève, mais les représentants de la profession accusent ces chauffeurs non-professionnels de pratiquer une concurrence déloyale, étant donné que ces derniers ne sont ni tenus de détenir un permis de conduire spécifique, le permis P, ni d'acquérir une licence. Comme le rappelle Uwe Gawehn, président de la fédération des taxis berlinois:

«Celui qui prend de l'argent pour acheminer des personnes, qu'importe combien, a besoin d'un permis P.»

De son côté, l'administration du Sénat de Berlin indique que l'application UberPOP est illégale au regard de la loi, rappelant que chaque chauffeur circulant dans la capitale allemande a besoin d'une autorisation spéciale pour transporter des passagers. Les chauffeurs d'UberPOP n'en détenant pas encourent donc une amende pouvant aller jusqu'à 20.000 euros. De quoi en décourager plus d'un et mettre en péril la stratégie agressive utilisée jusqu'alors par Uber, comme la résume le Berliner Zeitung:

«Les autorités ne sont pas consultées avant l'ouverture d'un nouveau marché. Jusqu'à ce que l'autre camp réagisse, en espérant ainsi que le service a déjà eu le temps de s'établir.»

Une petite compagnie de taxi berlinoise envisage d'ailleurs d'attaquer Uber en justice, rapporte le quotidien Der Tagesspiegel. Son directeur, Richard Leipold, n'en est pas à sa première plainte contre la société californienne, qui propose aussi depuis l'an dernier un service de location de limousines avec chauffeur que l'on peut commander via son smartphone. Leipold reproche à Uber d'organiser «une circulation illégale de taxis avec des véhicules de location», comme il l'explique à l'hebdomadaire Wirtschaftswoche.

La justice lui a donné raison mercredi, au motif que les véhicules, au lieu de revenir au garage entre deux locations, continuent à circuler dans la ville, en maraude, comme seuls les taxis sont habilités à le faire. Mais le responsable d'Uber en Europe, Pierre-Dimitri Gore-Coty, entend braver l'interdiction prononcée par le tribunal de grande instance de Berlin, tout en cherchant à trouver un accord avec les autorités.

Les taxis berlinois espèrent désormais que Berlin va suivre l'exemple de Bruxelles, où ce service vient d'être interdit par le tribunal de commerce «au motif que les chauffeurs ne sont pas professionnels», comme le rapporte Le Figaro.

 

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