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Avion disparu: la piste d'un détournement sérieusement étudiée, selon le Wall Street Journal

Le chef de la police malaisienne, l'inspecteur général Khalid Abu Bakar, lors d'une conférence de presse à Kuala Lumpur le 11 mars 2014, REUTERS/Edgar Su
Le chef de la police malaisienne, l'inspecteur général Khalid Abu Bakar, lors d'une conférence de presse à Kuala Lumpur le 11 mars 2014, REUTERS/Edgar Su

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Wall Street Journal, CBS, The Washington Post

La recherche parfois chaotique et presque toujours déroutante du vol MH370 dure depuis maintenant près d'une semaine, et les autorités ne semblent pas plus proches de déterminer ce qui est arrivé à l'avion de ligne qui a disparu des radars de contrôle aérien une heure après avoir quitté Kuala Lumpur. Pendant ce temps, le mystère déjà sans précédent semble s'épaissir de jour en jour, et de nouvelles théories émergent aussi, voire plus vite que ne s'écartent celles déjà existantes.

Mercredi, les chances de retrouver le Boeing 777 manquant ont brièvement augmenté avec l'annonce par la Chine que ses satellites avaient repéré «une zone de crash suspectée» près de la dernière position connue de l'avion. Mais aujourd'hui jeudi, les espoirs ont été en grande partie douchés après qu'une recherche dans cette zone n'a rien donné. «Il n'y a rien, a déclaré jeudi le chef de l'aviation civile malaisienne Azharuddin Abdul Rahman aux journalistes. Nous y sommes allés, il n'y a rien.»

Pendant ce temps, un article du Wall Street Journal a évoqué la possibilité que l'avion disparu ait pu rester dans les airs pendant environ quatre heures après avoir atteint sa dernière position confirmée, une théorie qui voudrait dire que l'appareil aurait pu voyager 2.200 miles marins si l'on s'en tient à sa vitesse de croisière. En d'autres termes, l'avion de ligne pourrait être allé jusqu'à l'Océan indien, la frontière du Pakistan ou même la mer d'Arabie, selon le journal.

L'article, qui cite «deux personnes informées des détails» de l'enquête, serait fondé sur des données transmises par les moteurs de l'avion à leur fabricant, Rolls-Royce. De telles transmissions se produisent à intervalles réguliers pendant un vol pour que l'entreprise surveille la santé des moteurs.

Détourné «avec l'intention de le réutiliser»

Aussi inimaginable que puisse paraître l'idée qu'un avion de ligne voyage près de 4.000 km sans être aperçu, les questions que poserait un tel détour sont encore plus pressantes (le gras sur la citation plutôt terrifiante est de moi):

«L'enquête reste fluide, et il n'est pas clair si les enquêteurs ont des preuves indiquant un possible acte de terrorisme ou de sabotage. Jusqu'ici, les responsables de la sécurité nationale américaine ont déclaré que rien ne pointe spécifiquement en direction du terrorisme, même s'ils n'ont pas écarté cette piste.  

Mais l'énorme incertitude sur la destination de l'avion, et sur la raison pour laquelle il a apparemment continué à voler si longtemps sans transpondeur qui fonctionne, a fait apparaître chez les enquêteurs des théories selon lesquelles l'appareil aurait été réquisitionné pour des raisons inconnues des autorités américaines. Certaines de ces théories ont été détaillées à des responsables de la sécurité nationale et à des employés de haut rang de différentes agences américaines, selon une source proche de l'affaire. Selon cette personne, des officiels se sont vus expliquer au cours d'une réunion que des enquêteurs explorent activement l'idée selon laquelle l'avion a été détourné "avec l'intention de le réutiliser plus tard pour d'autres raisons”

Démenti malaisien

De son côté, Rolls-Royce ne communique pas officiellement sur les données qu'il aurait reçues et les autorités malaisiennes ont rapidement démenti les informations du Wall Street Journal, les qualifiant d'inexactes lors d'une conférence de presse ce jeudi.

Ahmad Jauhari Yahya, le PDG de Malaysia Airlines, a déclaré aux journalistes que les dernières données techniques provenant de l'avion datent de moins de 30 minutes après le décollage.

«C'était la dernière transmission, a-t-il déclaré. Il n'y a rien eu après.»

Pour le moment, les efforts se concentrent sur deux zones, selon les responsables malaisiens qui dirigent les recherches: au large de la côte est du pays dans le golfe de Thaïlande et dans la mer de Chine méridionale (où 26 des 46 navires impliqués dans les recherches se trouvent); et au large de la côte ouest dans le détroit de Malacca et la mer d'Andaman (où se situent 17 bateaux).

«Notre principal effort a toujours été en mer de Chine méridionale», a déclaré jeudi Hishammuddin Hussein, le ministre malaisien de la Défense et ministre des Transports par intérim, faisant référence à la zone au nord-est de là où l'avion a décollé et au sud du Vietnam. 

Josh Voorhees

Traduit par Grégoire Fleurot

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