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L’Iran a épargné quinze prisonniers de la peine de mort parce qu’ils avaient appris par cœur le Coran, raconte le site américain Vocativ.
Radio Zamaneh, une radio en persan indépendante basée aux Pays-Bas, relaie cette information donnée par l’ISNA, agence d’informations iranienne tenue en majorité par des étudiants, selon laquelle quinze prisonniers, dont cinq femmes, ont été graciés parce qu’ils avaient mémorisé le Coran. La radio parle d’une cérémonie dans la prison centrale d'Ispahan pendant laquelle quinze prisonniers ont été relâchés, en présence de 2.000 prisonniers. Un seizième prisonnier n’a pas été relâché, mais a vu sa peine de prison réduite à quinze ans.
Selon Amnistie Internationale, l’Iran se place en deuxième position, derrière la Chine, quant aux nombres d’exécutions ayant lieu chaque année.
Depuis l’arrivée du président Hassan Rohani au pouvoir en août 2013, le nombre d’exécutions, particulièrement les pendaisons publiques, n’a fait qu’augmenter, alors que le nouveau président avait promis «d’apporter une dose de modération à un pays connu pour ses lois rigoureuses», explique Vocativ.
D’après le Human Rights Documentation Center, le nombre d’exécutions, depuis l’élection de Rohani, s’élève à 483. En 2013, les autorités ont été responsables de la mort de 624 personnes. En 2014, 134 personnes ont déjà été exécutées. En comparaison, les Etats-Unis ont condamné à mort 39 personnes en 2013.
Vocativ souligne qu’il n’y a pas de loi en Iran qui précise que les condamnés à mort peuvent être graciés. Apprendre par cœur le Coran a un nom en Iran: le «hufaaz». Mais tous ceux qui le pratiquent n’ont pas forcément l’opportunité d’être pardonnés. Cela peut «dépendre d'une variété de facteurs, à savoir la nature du crime et la volonté politique des autorités». Vocativ rappelle les crimes punissables de mort en Iran: «meurtre, viol, pédophilie, sodomie, trafic de drogue, vol à main armé, kidnapping, terrorisme et trahison».
L'hufaaz permet également d'être gracié au Koweït, aux Emirats Arabes Unis et dans la bande de Gaza. D’après le site du quotidien anglophone Gulfnews, publié à Dubaï, le ministre des Affaires islamiques du Koweït a créé un programme de lecture et d’étude du Coran afin de réintégrer les prisonniers à la société.
Selon Vocativ, à Dubaï, le temps passé en prison peut être réduit en fonction du nombre de chapitres appris.
Vocativ explique qu’apprendre par cœur le Coran n’est pas si facile. Parce que, composé de 114 sourates (chapitres), il contient environ 77.430 mots écrits dans une «forme archaïque de l’arabe, seulement vraiment compris par des spécialistes de la langue».