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En 1984, Margaret Thatcher a vu le coiffeur tous les trois jours (et autres histoires rendues publiques)

Margaret Thatcher et François Mitterrand. REUTERS/Charles Platiau
Margaret Thatcher et François Mitterrand. REUTERS/Charles Platiau

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Telegraph

Les archives de l’année 1984 du gouvernement britannique viennent d’être déclassifiées, le 1er janvier, par les archives nationales du Royaume-Uni. Ce qui donne l’occasion de se souvenir de quelques anecdotes autour de Margaret Thatcher, décédée en 2013, et alors au pouvoir à Londres.

La bombe dans le jardin de l'ambassade de France

Dans la nuit du 12 octobre 1984, Margaret Thatcher échappe de justesse à un attentat à l’explosif, au Grand Hôtel de Brighton, où le Parti conservateur tient sa convention. L’attentat est revendiqué par l’Armée républicaine irlandaise, l’IRA. Cinq membres du parti conservateur sont tués.

Autant dire que l’ambiance est tendue lorsque François Mitterrand, le Président français, arrive à Londres le 23 octobre suivant, escorté par des gardes du corps armés. Les services de sécurité britannique sont sur les dents. Mais les Français ne semblent pas avoir grande confiance en eux. Le 23 octobre, dans l’après-midi, des chiens renifleurs découvrent deux bombes, déposées par un officier de sécurité français dans les jardins de l'ambassade de France. En Grande-Bretagne, c’est l’indignation qui domine: pour le député conservateur Anthony Beaumont-Dark, «seuls les Français pouvaient être suffisamment insensibles à ce que nous venons de subir [l’attentat à la bombe de Brighton] pour nous faire un coup honteux.»

Les médias britanniques, railleurs, comparent l’agent de sécurité à l’inspecteur Clouseau de La Panthère Rose. De leur côté, les Français rappellent la vieille rivalité entre les policiers anglais et français, les premiers ayant obligés les seconds à se désarmer lors du sommet économique de Londres, en juin 1984, alors que les gardes du corps du Président américain Ronald Reagan avaient pu garder leurs pistolets. Le journal d’Antenne 2 évoque «une mauvaise blague» (à partir de la 23e minute).

Les services secrets contre les mineurs en grève

Depuis mars 1984, la Dame de fer doit affronter une grève des mineurs, contre la fermeture d’une vingtaine de mines. Les syndicats seraient soutenus financièrement par l’Union soviétique. Les leaders sont soupçonnés de transporter des valises de billets depuis des banques suisses. Un mémo transmis à Thatcher envisage de faire intervenir le MI5, les services de contre-espionnage britannique contre ces «porteurs de mallettes». Le but: discréditer les syndicats, et les frapper au portefeuille en leur infligeant une lourde amende de 200.000 livres.

Les documents déclassifiés montrent également que la Première ministre britannique envisageait de faire intervenir l’armée contre les mineurs en grève, et de proclamer l’état d’urgence. Il n’en sera rien. En mars 1985, la grève s’achève. Les mineurs reprennent le travail, les vingt mines de charbon déficitaires sont fermées.

Gorbatchev passe à l'improviste

La scène se déroule en décembre 1984. Mikhaïl Gorbatchev, à la tête de l’Union soviétique, est en visite en Grande-Bretagne. Il décide de se rendre, sans prévenir, au 10 Downing Street. Arrivé, il découvre que Margaret Thatcher n’est tout simplement pas présente. Cette familiarité diplomatique, selon The Independent, aurait pu naître des paroles de Thatcher quelques jours plus tôt, le décrivant comme «un homme avec lequel on peut faire des affaires».

La passion de Thatcher pour le coiffeur

Que serait la Dame de Fer sans son casque blond? La Première ministre britannique portait une attention particulière à sa coupe de cheveux. Les documents déclassifiés montrent qu’elle ainsi eu 120 rendez-vous chez le coiffeur en 1984, soit un rendez-vous tous les trois jours.

Thatcher prenait le plus souvent ses rendez-vous le matin, entre 8h30 et 9h. A l’agenda, il était simplement noté «cheveux». Son coiffeur, Daniel Galvin l'avait décrit, dans un portrait réalisé paru en 2009 dans The Telegraph, comme «légèrement terrifiante». Le look de Maggie est devenu suffisamment mythique pour qu’à sa mort, le 8 avril 2013, le site de mode Pure-Trend lui rende hommage par un diaporama. Pas de quoi faire oublier que cette disparition fut saluée en Grande-Bretagne par l’entrée de la chanson Ding-dong, the witch is dead, dans le top 10 des meilleures ventes.

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