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Egypte: la preuve que l'armée censure les médias [VIDEO]

Le 3 juillet 2013, au Caire. REUTERS/Amr Abdallah Dalsh.
Le 3 juillet 2013, au Caire. REUTERS/Amr Abdallah Dalsh.

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur New York Times, Al Jazeera

Une vidéo relayée par le New York Times, et par Al Jazeera (avec la traduction en anglais), montre le général Abdel Fattah al-Sissi, celui qui a renversé Mohammed Morsi début juillet 2013, entouré d’officiers, au cours d’une réunion.

L’ambiance est détendue, mais les militaires s’inquiètent de la liberté de ton prise par les médias égyptiens depuis quelques temps.

Morceaux choisis extraits du New York Times:

«“Il y avait des lignes rouges pour protéger l’armée des médias, et nous avons bénéficié de cette protection pendant 50 ans.” Mais depuis 2011 et le départ du président Hosni Moubarak (chronologie des événements ici, au cas où vous en ayez besoin), “un manque de discipline” a conduit à la perte de ces lignes et “le peuple et les médias nous ont traité comme des moins que rien, ce n’est pas normal”, s’insurge l’officier.»

Pour lui la solution est simple: «cajoler ou intimider» la douzaine de responsables de médias en Egypte, pour les conduire à «se censurer eux-mêmes».

Le général al-Sissi rassure ses hommes:

«Nous sommes préoccupés par le contrôle des médias depuis le premier jour où l’armée a pris le pouvoir en 2011. (…) Cela prend beaucoup de temps avant d’être capable d’affecter et de contrôler les médias. Nous travaillons sur ce point et nous atteignons de meilleurs résultats, mais nous avons encore du travail à accomplir.» 

Preuve que le régime militaire craint «le processus démocratique», explique un chercheur, la vidéo trahit aussi l’inquiétude de l’armée sur le fait que les journalistes puissent contribuer à «salir l’image de l’armée dans l’imaginaire public et de fait, menacer son rôle au sein des institutions». L’extrait n’est pas daté, mais pourrait bien remonter à décembre 2012, au vu des uniformes d’hiver portés par les officiers et des allusions aux événements de cette fin d’année, suppose le New York Times.

La stratégie d’Al-Sissi semble avoir porté ses fruits. Depuis son arrivée au pouvoir en juillet 2013, des chaînes télévisées ont été fermées –c’est notamment le cas d’Al Jazeera- et une dizaine de journalistes ont été arrêtés.

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