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Les services secrets américains veulent détecter le sarcasme sur les réseaux sociaux

<a href="https://www.flickr.com/photos/eldh/5858249526/">Twitter</a> / Andreas Eldh via Flickr CC <a href="https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/deed.fr">License By</a>
Twitter / Andreas Eldh via Flickr CC License By

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L'ordre de mission s’affiche publiquement sur le site des marchés publics de l’Etat fédéral américain depuis le lundi 2 juin. La demande?

«Un outil d’analyse des réseaux sociaux pour les services secrets des Etats-Unis».

Comme le détaille le site Next Gov, qui a le premier relayé l’information, il s’agira d’un logiciel destiné à surveiller les utilisateurs de réseaux sociaux en temps réel. Ses fonctionnalités inclueront l’analyse de sentiment, l’identification d’influenceurs, l’accès à des données historique de Twitter et d’autres options utiles pour établir une veille sur les sujets sensibles pour la sécurité nationale du pays. Mais c’est surtout une ligne qui a retenu l’attention des médias: les espions américains veulent que leur futur outil soit capable de «détecter le sarcasme».

L’ironie, le second degré et, donc, le sarcasme, sont difficiles à détecter dans le cadre du traitement automatisé du langage, la discipline qui utilise les possibilités de l’informatique pour produire ou analyser du langage naturel (les langues parlées par les humains). Les outils proposent en général de classer les contributions des internautes comme étant de tonalité positive, négative ou neutre.

Rappelons qu'un humour mal compris ou un sens douteux de l'hyperbole peuvent coûter cher sur les réseaux sociaux. En 2010, le citoyen britannique Paul Chambers a été condamné à 1.000 livres d'amende, a écopé d'un casier judiciaire et a été licencié de son job pour avoir humoristiquement annoncé sur twitter qu'il ferait exploser son aéroport local si la neige n'était pas déblayée d'ici une semaine... Mais en l'occurrence, nul programme informatique déficient n'est à pointer du doigt dans l'affaire: ce sont les juges britanniques qui ont condamné l'homme pour «message menaçant».

Si l’espionnage ciblé de communications interpersonnelles fait partie de l’activité au cœur du renseignement, la surveillance de grandes masses de données publiques sur les réseaux permet aux gouvernements de détecter des menaces émergentes ou d’anticiper des menaces, comme en témoigne l’exemple de la détection des épidémies par Google.

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