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La nouvelle tablette de Microsoft pourra-t-elle remplacer votre ordi portable?

Panos Panay, vice-président à Microsoft, présente la Surface, le 20 mai 2014. REUTERS/Brendan McDermid
Panos Panay, vice-président à Microsoft, présente la Surface, le 20 mai 2014. REUTERS/Brendan McDermid

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Il y a un mois environ, délaissant le petit pour le gros, Microsoft a dévoilé sa Surface Pro 3, soit sa tablette la plus grande et la plus impressionnante de son histoire. Avec un écran de 12 pouces (!) et une fourchette de prix allant de 799€ à près de 2000€ pour sa version haut de gamme, ce n'est pas une tablette pour petites bourses. D'ailleurs, on ne peut pas vraiment dire qu'il s'agisse d'une tablette. Avec son grand écran, son clavier performant, la flexibilité de son pied multifonction et son OS Windows 8.1 spécialement conçu pour l'occasion (bon débarras, Windows RT?), c'est davantage un portable déguisé en tablette.

Et c'est justement ce qu'a mis en avant Panos Panay, vice-président de Microsoft. En faisant remarquer que 96% des possesseurs d'iPad ont aussi un ordinateur portable, Panay a présenté la Surface Pro 3 comme le premier appareil capable de remplacer les deux.

Un tabtop? Une laplette?

Qu'importe le nom que vous lui donnerez, c'est un bout d'électronique tout à fait ambitieux. J'écris cet article sur son clavier Type Cover, avec la tablette orientée sur mon bureau comme un ordinateur portable. Grâce au multitâche de la Surface, sur mon écran, j'ai Microsoft Word ouvert aux trois-quarts et ma timeline Twitter qui se déroule en bas à droite. Chose impossible à faire avec un iPad (du moins, pour l'instant). L'appareil est aussi muni d'un stylet, le fameux accessoire que Steve Jobs avait en horreur.

Convaincre les gens que la Surface Pro 3 peut faire des trucs dont l'iPad est incapable est l'étape la plus facile. Comme je l'ai déjà fait remarquer, les gens n'achètent pas des iPads pour faire du multitâche – en réalité, ils l'achètent pour échapper au poids du multitâche.

Le plus dur, par contre, ce sera de convaincre les gens que la Surface est une alternative viable au Macbook Air, qui ne coûte qu'une centaine d'euros de plus. Sur le plan des caractéristiques techniques, la Surface a de quoi se défendre. Mais par rapport à toute l'énergie dépensée par Microsoft pour en faire un appareil professionnellement fonctionnel, au premier abord, on a toujours l'impression d'avoir affaire à un piètre ersatz de portable muni d'un vrai clavier. La tablette ne s'équilibre pas facilement sur vos genoux, qu'importe son astucieux pied qui vous permet de l'orienter à peu près comme bon vous semble. Et le besoin d'alterner entre les commandes tactiles et clavier n'arrange rien.

Sans oublier ce gros boulet de Windows 8, un OS toujours globalement mal aimé, plus d'un an et demi après sa sortie.

En outre, difficile de savoir si c'est parce que je ne suis pas habitué à l'appareil ou à cause d'un défaut de conception de la part de Microsoft, mais j'ai mis bien plus de temps à écrire cet article qu'il m'en aurait fallu avec mon Macbook ou ma vieille tour Windows XP. En partie, c'est parce que Word a planté et a dû redémarrer de manière inopinée, mais aussi parce que la simple action de copier une URL d'Internet Explorer pour la coller en hyperlien dans Word m'a demandé plusieurs tentatives infructueuses avant de réussir.

Heureusement pour Microsoft, l'objectif ne sera peut-être pas de convaincre les particuliers de casser leur tirelire pour une Surface Pro 3, à la place d'un portable plus économique ou d'un Macbook Air légèrement plus cher. Le truc, ce sera sans doute de convaincre les entreprises d'acheter des Surfaces pour leurs employés. Un choix susceptible de séduire les entreprises qui ont d'ores et déjà investi dans des logiciels Microsoft, qu'importe que l'objet ne fasse pas sauter de joie leur personnel.

J'en dirai davantage sur la Surface Pro 3 dès que j'aurai pris plus de temps pour la tester. Pour l'instant, je suis intéressé, mais pas convaincu.

Et vous, auriez-vous envie de débourser 799€ (plus les 129,99€ du clavier Type Cover, qui est une nécessité) pour un appareil moins distrayant qu'un iPad et moins professionnellement performant qu'un laptop? Ou, pour le dire de façon plus charitable, plus professionnellement performant qu'un iPad et plus portable qu'un laptop? J'attends vos commentaires.

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