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Voilà pourquoi on ne mourra pas tous dévorés par des araignées géantes

<a href="https://www.flickr.com/photos/silenus81/3887190983">"Dimorphic Jumper"</a> par <a href="https://www.flickr.com/photos/silenus81/">Josh Beasley</a> // FlickR <a href="https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/">licence cc by</a>
"Dimorphic Jumper" par Josh Beasley // FlickR licence cc by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur I Fucking love science, Science

Parfois, la nature est bien faite. Par exemple, lorsqu'elle s'arrange pour que les araignées, les lombrics, les moustiques, les cafards, et tout leurs petits copains à pinces et pattes qui ont le don de nous faire flipper, demeurent minuscules comparés à, au hasard, un humain.

Parce que soyons réalistes: un monde où ces bébêtes grouilleraient en mesurant la taille d'un éléphanteau ne serait pas franchement à notre avantage. Les meilleurs films de séries B et Z, Spiders et autres Tremors (sur des gros vers de terre pas sympa), nous le prouvent avec une bonne dose d'humour -volontaire ou non. Ou cette araignée qui, sans être énorme, arrive à boulotter un serpent:

La bonne nouvelle est que cet état de fait n'est pas prêt de changer. Et que désormais, on comprend plus ou moins pourquoi. Car si nous savions qu'un scénario d'attaques de vers de terre géants ne pouvait pas se produire, «les mécanismes physiologiques et génétiques qui définissent à quelle vitesse et jusqu'où un animal peut grossir sont toujours un mystère», résume le site I Fucking love science! (IFLS). 

Une équipe ménée par Christen Mirth, biologiste de l'Instituto Gulbenkian de Ciência (Portugal) et le généticien Alexander Shingleton d'une université de l'Illinois, lève un peu le voile sur ces mécanismes dans une étude qui vient d'être publiée dans le Proceedings of the National Academy of Sciences. Ces chercheurs se sont penchés sur la croissance des drosophiles, ces petites mouches que vous avez peut-être étudiées au lycée, et qui tournent souvent autour de vos fruits et légumes.

Ils ont prouvé que si ces mouches ne deviennent pas aussi grosses que des baleines, c'est grâce à une subtile combinaison hormonale -comme souvent d'ailleurs dans le vivant. Le site Science résume en ces termes les processus à l'oeuvre:

 «Deux processus largement indépendants déterminent jusqu'où un animal peut grossir. Le premier contrôle la vitesse de cette croissance et dépend de l'insuline et d'hormones similaires qui indiquent aux cellules de grossir et de se diviser. Le second régule la maturation biologique ou, pour les insectes, la métamorphose (processus par lequel une chenille devient un papillon).»

Dans le cas qui nous intéresse, deux hormones sont dédiées au seul déclenchement de la métamorphose: l'ecdysone et l'hormone juvénile, ou JH. La première suscite la mue, «puisqu'un taux élevé [de cette hormone] incite un insecte à se débarrasser d'une vieille peau, ou de subri d'autres changements» du même genre, précise encore Science. De même, une faible concentration de l'hormone JH «arrête la croissance et suscite la métamorphose.» 

Or cette nouvelle étude montre qu'un «lien intime existe» entre ces hormones, explique IFLS. Et notamment que «l'hormone JH contrôle la taille du corps en régulant la production d'ecdysone qui, à son tour, modifie le niveau d'insuline.»  

Une alchimie précise que nous connaissons aussi, notamment dans le fonctionnement du système reproducteur.

En plus d'assurer qu'une apocalypse des lombrics géants ne surviendra pas, cette étude peut aussi aider à mieux comprendre les tumeurs cancéreuses, indique Science:

«Parce que des hormones similaires semblent impliquées dans le déclencement des réplications cellulaires qui cause certaines formes de cancers, du sein, des ovaires, de la prostate ou des testicules.»  

En apprenant à mieux gérer ces réactions hormonales en cascade, on pourra donc peut-être empêcher «les tumeurs de la taille d'une souris de prendre des proportions éléphantesques.»  

A.F.

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