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Ceux qui pensent être beaux acceptent plus facilement l'inégalité sociale

A l'inverse, ceux qui se trouvent moches seraient plus enclins à faire la révolution...

<a href="https://www.flickr.com/photos/abeslice/6113948104">"Julian Schratter By Ryan Abel"</a> | Flickr <a href="http://creativecommons.org/licenses/by/2.0/deed.en">licence cc by</a>
"Julian Schratter By Ryan Abel" | Flickr licence cc by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Graduate School of Business de Stanford, Vox

«Vous savez à quel point vous avez confiance en vous quand vous vous sentez beau», écrit Vox. A l'inverse, vous savez peut-être aussi à quel point on peut se sentir bête, moche et encore plus stressé quand, juste avant un rendez-vous important, aucun vêtement ne va et que chaque mèche de cheveux semble lancée dans une révolte de grande ampleur contre l'humanité en général.

Si ces variations de perception semblent futiles, elles ont pourtant leur importance, plaide une récente étude publiée dans le journal Organizational Behavior and Human Decision Processes.

Selon elle, une personne qui se sent séduisante aurait ainsi tendance à «justifier l'inégalité sociale», en «pensant appartenir à une classe sociale supérieure et à en croyant que les hiérarchies sont une façon légitime d'organiser les gens et les groupes», résume le site de la Graduate School of Business de Stanford, dont sont issus les chercheurs à l'origine de l'étude. Quand les personnes qui pensent ne pas être dans un bon jour ont pour leur part une propension plus grande à «rejeter la hiérarchie sociale et à construire l'inégalité en termes de causes contextuelles», reprennent les deux chercheurs Margaret Neale et Peter Belmi en introduction de leur publication.

Les participants de l'étude, de différents sexes et origines, ont été interrogés sur la façon dont ils se percevaient, devant ainsi noter leur charme sur «une échelle de 1 à 7», explique Vox, ou se rappeler «d'un moment où ils se sont sentis particulièrement attirants ou non». Ils ont été également amenés à se prononcer sur une série d'affirmations sur la domination sociale, telles que:

«Certains groupes de personnes sont simplement inférieurs à d'autres. Des salaires plus faibles pour les femmes et les minorités éthniques reflètent simplement une éducation et un niveau de compétences plus faibles. Certaines personnes méritent justement plus que d'autres.»

Résultat: les gens qui se sentent beaux pensent que les inégalités aux Etats-Unis sont liées à des «spécificités individuelles», mettant en avant des notions comme le talent, poursuit Vox, quand les autres évoquent «la discrimination, le pouvoir politique». Des différences d'appréciation qu'on retrouverait, affirment encore les chercheurs, quels que soient le genre ou l'origine, et qui auraient également une incidence sur la charité. Ceux qui se perçoivent comme charmants auraient ainsi moins donné au mouvement Occupy.

Faut-il en conclure que les gens beaux et sûrs d'eux sont tous des salopards égoïstes?

Comme nous le soulignions dans de précédents articles consacrés à d'autres études corrélant beauté et sociabilité, ou charme et QI des profs, de nombreux biais sont susceptibles d'en courber les résultats. Méfions-nous à ne pas remettre au goût du jour phrénologie et physiognomonie en se fiant un peu trop aux apparences.

A.F.

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