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En 1964, la preuve du Big Bang a failli passer pour des déjections de pigeons

<a href="http://www.flickr.com/photos/53986933@N00/8264758432">VLA</a> / John Fowler via Flicker <a href="http://creativecommons.org/licenses/by/2.0/deed.fr">CC License by</a>
VLA / John Fowler via Flicker CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Smithsonian, The New Scientist, The Harvard Gazette

Il y a 50 ans, en 1964, Robert W. Wilson et Arno A. Penzian reçurent, pendant une expérience avec un radiotélescope, des signaux radio inconnus, qui leur parurent d'abord être une anomalie, raconte le Smithsonian. Les signaux venaient-ils de New York, toute proche? Etaient-ils des conséquences des essais nucléaires menés dans le Pacifique?

«Nous avons cherché tout ce qui, dans les instruments ou dans l'environnement, pouvait causer l'excès de bruit de l'antenne. Entre autres, nous cherché des radiations venant des murs de l'antenne, particulièrement de la gorge, qui est la petite partie à la fin de la corne. Nous avons même construit une autre gorge et testé l'instrument avec», raconte Robert W. Wilson au Smithsonian Magazine. Sans effet, le bruit était toujours présent.

Le suspect suivant est un couple de pigeons, qui logeait dans la structure de l'antenne, et dont les excréments auraient pu perturber son bon fonctionnement. Peine perdue.

L'antenne, qui devait à l'origine permettre de mesurer des bruits thermiques, fonctionnait parfaitement. Le signal radio capté ce jour-là est en fait le rayonnement électromagnétique émis lors du Big Bang, le fond diffus cosmologique, qui imprègne depuis l'Univers, explique le New Scientist. La découverte a valu le prix Nobel de physique à Robert W. Wilson et Arno A. Penzian en 1978.

«Quand une expérience ne marche pas, c'est habituellement le mieux, a expliqué Robert W. Wilson dans une conférence donnée le 19 février au Harvard Smithsonian Center for Astrophysic pour commémorer les 50 ans de la découverte. Ce que nous voyions était beaucoup plus important que ce que nous cherchions. Cela a vraiment été le début de la cosmologie moderne.»

Le fond diffus cosmologique a permis, en plus de valider la théorie du Big Bang, de répondre à de nombreuses questions, notamment sur l'âge, la forme et les composants de l'Univers, qui est en perpétuelle expansions. Le New Scientist ajoute qu'avec ces réponses, viennent de nouvelles questions. Y avait-il quelque chose avant le Big Bang? Quel est le destin de l'Univers? Le Big Bang va-t-il devenir une théorie incontestable?

Mais pour répondre à ces questions, il va falloir faire vite: comme l'Univers est en perpétuelle expansion, les galaxies s'éloignent de nous, explique le Harvard Gazette. En s'éloignant, ces galaxies accélèrent, et lorsqu'elles iront plus vite que la lumière, elle seront inobservables.

«A un moment, détaille Avi Loeb, professeur déteteur de la chaire d'astronomieà Harvard, nous perdrons de vue la preuve du Big Bang, donc nous aurons des livres qui la décriront, mais nous ne pourrons plus le prouver. La cosmologie deviendra-t-elle juste une religion, basée sur une croyance?»

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