Santé / Life

«Pendant un mois, j'arrête de boire», est-ce vraiment une bonne idée?

La sobriété, pendant 31 jours, que ce soit en janvier ou en octobre, est-ce réellement efficace? Quelles conséquences sur le corps?

<a href="http://tinyurl.com/m5sgvpp">Beer Trio Horizontal /</a> Lindsay G via Flickr CC <a href="http://creativecommons.org/licenses/by/2.0/deed.fr">License by</a>
Beer Trio Horizontal / Lindsay G via Flickr CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur New Scientist, The Telegraph, Quartz

Nous republions cet article à l'occasion d' «octobre sobre», une initiative britannique qui encourage à ne pas boire d'alcool pendant le mois d'octobre et à reverser l'argent non dépensé en boisson à une association de lutte contre le cancer. Créé il y a quelques années, «sober october» s'exporte dans divers pays comme au Canada

Le mois de janvier sera un mois sain et équilibré. Un mois où l’alcool sera banni et le sport quotidien. Une bonne résolution assez banale, qu’on a tous déjà prise au moins une fois. Sauf que les effets positifs de l’expérience n’ont été validés que sur le court terme et que l’idée d’un «janvier sobre» n'est pas une solution pour les personnes atteintes d’un véritable problème d'alcool.

Quatorze journalistes du New Scientist en ont fait l’expérience avec l’aide de l’Institut du foie et de la santé digestive de l'University College London Medical School. Pendant cinq semaines, dix d'entre eux ont arrêté l’alcool et les quatre autres ont continué à boire normalement.

Les changements sur le foie des dix personnes en abstinence étaient considérables. La graisse dans le foie avait baissé de 15% à 20%, (l’accumulation de graisse pouvant causer des inflammations et, à terme, des maladies du foie comme la cirrhose), le taux de glucose dans le sang a baissé de 23% et le taux de cholestérol de 5%. La qualité du sommeil a également été améliorée. Seul point négatif: les personnes qui ont arrêté de boire ont moins socialisé pendant cette période.

Infographie du New Scientist

Mais aucune expérience scientifique ne prouve que ces effets pourraient continuer à exister sur le long terme. Parce que le corps nettoie automatiquement les toxines issues de la nourriture et de l’alcool, rappelle Quartz, en s'appuyant sur les travaux de Ranit Mishori, déjà repris par NPR en 2012.

C’est bien ce que reproche Tom Sykes du Telegraph à ce genre d’expérience: ça ne changera rien sur le long terme.  Et, en tant qu’ancien alcoolique, il parle en connaissance de cause. Le concept d’un «janvier sec» a même été instauré par l’association britannique Alcohol concern. Votre mission si vous l’acceptez: arrêter de boire pendant 31 jours afin de «perdre du poids, (vous) sentir mieux, économiser de l’argent et faire la différence». L’association précise dans une des brochures que les personnes atteintes d’un problème de dépendance avec l‘alcool ne devraient pas participer

Mais pour Tom Sykes, c’est justement ces personnes qui vont s’y mettre. Il se rappelle avoir prononcé ces mots:

«Moi, un alcoolique? Jamais! Comment pourrais-je arrêter de boire pendant un mois si j’en étais un?»

La meilleure manière de savoir si on a un problème avec l’alcool, c’est de boire, recommande Bill Wilson, cofondateur des Alcooliques Anonymes, que cite Tom Sykes, qui propose un autre test:

«Ne vous mettez pas au défi d’un janvier sobre. N’importe qui peut le faire. Essayez plutôt de boire une pinte chaque soir, mais juste une, si vous voulez vraiment vous prouver que vous n’avez pas de problème.»

Quartz propose des alternatives au janvier sobre. Prendre chaque semaine, deux ou trois jours de pause, le foie met 24 heures à se remettre des effets de l’alcool –cela fera en plus 100 à 150 jours sans alcool plutôt que les 31 du mois de janvier. Et trouver au moins 30 minutes par jour pour faire de l’exercice, c’est ce que recommande une organisation de la santé australienne

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