Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur OutsideOnline.com, Yahoo! Sports, NBC News, The Economist, MonChval Mag
La Dolfina, équipe de polo où évoluele numéro 1 mondial Adolfo Cambiaso, a remporté samedi 7 décembre la finale du championnat d’Argentine open de polo. Un détail fait de ce match une première dans l’histoire des sports équestres: Cambiaso l’a remporté sur une jument clonée, baptisée Show Me («montre-moi»), comme le rapporte OutsideOnline.com.
Cette victoire est la dernière avancée en date dans l’histoire du clonage équin, qui a commencé il y a dix ans avec la naissance du premier poulain cloné, auquel ont succédé un poney de polo en 2010, ainsi qu’au moins quinze clones en France et une soixantaine en provenance de Crestview Genetics, partenaire d’Adolfo Cambiaso. Ces clones ont atteint l’âge de participer aux sports équestres, et Cambiaso n’attendait que ce jour-là pour démontrer leurs performances sur le terrain, lui qui élève déjà 56 jeunes clones et en a vendu aux enchères le clone de sa meilleure jument, Cuartetera, pour 800.000 dollars.
Selon OutsideOnline, Cambiaso nourrit le rêve de «disputer un match de polo qu'avec des chevaux clonés»:
«“Pour un joueur de polo, chevaucher un cheval extrêmement talentueux comme Show Me ou Cuartetera serait comme si un joueur de foot jouait avec les pieds de Maradona”, d’après un expert s’exprimant à la télévision argentine»
La perspective d’une compétition équestre se jouant intégralement entre les clones des plus prestigieux chevaux n’enchante pourtant pas tout le monde, comme en témoignait Yahoo! Sports en 2012:
«“N’importe qui peut cloner Secretariat”, explique Dan Rosenberg de la Three Chimneys Farm à Lexington. “Mais tout le monde ne peut pas élever Secretariat. Cela ôte beaucoup de plaisir à la chose, beaucoup de mystère. Est-ce tellement amusant d’assister et de parier à une course où tous les chevaux sont des clones de Seattle Slew? Est-ce si amusant quand tout le monde dans la course est Tiger Woods? Pas pour moi.»
La performance que vient de réaliser Cambiaso ne concerne cependant qu'un seul des nombreux sports équestres, et tous ne sont pas ouverts aux chevaux clonés. Nous avions relayé sur Slate.fr la décision de la Fédération équestre internationale, en juillet 2012, de laisser les clones concourir aux compétitions qu’elle contrôle; celles-ci sont des compétitions olympiques, mais n’incluent ni le polo, ni les courses hippiques.
Or ces dernières ne sont pas encore prêtes à accueillir des chevaux clonés: ils sont bannis du Jockey Club, qui s’occupe des courses de pur-sang aux Etats-Unis, tandis que l’American Quarter Horse Association attend un verdict en appel sur sa condamnation, survenue en août, pour avoir entravé la concurrence en refusant les clones. En France, «les courses hippiques de galopeurs et de trotteurs ne sont pas ouvertes aux clones», d’après Chevalmag.