Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur BBC, Psychology Today
La façon dont un individu marche, comment il se déplace, n’est jamais identique à celle d’un autre. Il y a pourtant des traits caractéristiques qui permettent d’identifier la vulnérabilité d’une personne à une agression. Les altérer permet de réduire les chances d’être frappé, explique la BBC.
Dans les années 1980, Betty Grayson et Morris Stein, deux psychologues de l’université de New York ont enregistré les démarches de 60 personnes, réparties en quatre groupes égaux en fonction de leur âge et de leur genre. Les personnes classées comme jeunes avaient moins de 35 ans, les «vieux» avaient plus de 40 ans.
Les chercheurs ont ensuite montré les vidéos à un groupe de 53 criminels violents, leur demandant de classer les personnes de 1 (très facile à dépouiller) à 10 (à éviter, situation trop difficile à gérer).
Les femmes ont été notées comme plus faciles à agresser par la plupart des prisonniers mais même parmi les hommes jeunes, certains ont été considérés comme faciles à dépouiller (note de 1 à 3), contrairement à ce à quoi l’on pourrait s’attendre.
«Certains de ces gens se concentrent sur les personnes qui sont faciles à écraser», explique à Psychology Today Volkan Topalli, psychologiste et criminologiste à l’Université de Georgia. «Ils ciblent des femmes, ils ciblent des personnes âgées, mais ils sont également à la recherche d’indicateurs de faiblesse ou de peur.»
«Si j’avais la moindre petite indication qu’une femme n’était pas quelqu’un que je pourrais facilement manipuler, alors je passerais mon chemin. Ou si je pensais que je ne pourrais pas contrôler la situation, alors je ne sèmerais pas le désordre dans la maison, encore moins ne tenterait le viol ici», confie Brad Morrison, un criminel sexuel reconnu coupable du viol de 75 femmes dans 11 Etats dans Predators: Who They Are and How to Stop Them (Prédateurs: qui sont-ils et comment les arrêter) de Gregory Cooper, Michael King et Thomas McHoes.
Extrait d'une scène d'Holly Motors (Leos Carax) utilisant la technologie de points de lumière.
Si certains individus sont plus facilement victimes d’agression, c’est parce que leur démarche indique cette vulnérabilité, indique une étude du Journal of Nonverbal Behavior (Journal du comportement non-verbal).
Une simulation permettant de voir la démarche adoptée par une personne en fonction de son genre, son poids ou encore son état d’esprit (nerveux ou relaxé, triste ou heureux) a été mise au point par la société Biomotionlab, en enregistrant via des points de lumière les mouvements de personnes portant des combinaisons intégrales.
Pour réduire les chances d’être une victime, il ne faut donc pas avoir l’air d’une victime. «Marchez d’une attitude alerte, marchez dans un but, avec vos épaules en arrière», conseille Topalli. Adopter une telle attitude permettrait de réduire les risques d’agression, selon une étude du Journal of Applied Social Psychology (Journal de psychologie sociale appliquée).
En apprenant à des femmes une façon spécifique de marcher, les chercheurs sont parvenus à réduire de façon durable leur vulnérabilité aux yeux de volontaires.