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Comment fonctionne la peur? [Vidéo]

<a href="http://www.flickr.com/photos/31112252@N00/4095232523/">Halloween de gaudiramone, sur Flickr</a>
Halloween de gaudiramone, sur Flickr

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La peur est souvent ressentie comme une émotion négative ou péjorative car considérée comme une faiblesse. Pourtant, cette sensation fait partie des mécanismes complexes qui entrent en action dans notre organisme lorsqu’il est menacé par un danger. Comme pour tout ce que nous ressentons, une succession de processus neurologiques et chimique est à l’œuvre.

Voilà qui explique que, juste avant la fête d’Halloween (nuit du 31 octobre), la Société de chimie américaine (ACS) nous propose une analyse détaillée de ce qui se passe dans notre corps lorsque, par exemple, le visage sculpté dans une citrouille (qui a remplacé le navet originel de la légende) de Jack O’Lantern apparaît brusquement.

C’est avec une vidéo, en anglais, largement illustrée par des films d’horreur, que l’ACS nous propose de suivre les différents ingrédients de «la chimie de la peur» avec pour guide Abigail Marsh, professeure associée de psychologie à l’université de Georgetown.

«La peur est l’attente ou l’anticipation d’une possible blessure, explique-t-elle. Nous savons que le corps est extrêmement sensible à la possibilité d’une menace et il existe ainsi de multiples voies qui achemine l’information de la peur dans le cerveau.»

Vous êtes assis dans votre salon et, soudain, vous entendez le bruit d’une vitre qui se casse. Ou que l’on casse... L’alerte sonore est alors transmise au thalamus du cerveau, puis à l’amygdale, principal organe de la peur. Là, un neurotransmetteur, le glutamate, prend le relais et déclenche une cascade de réactions dans la substance grise périaqueducale. A ce stade, le cerveau doit prendre une décision: rester immobile, bondir? Pendant ce temps, l’information atteint l’hypothalamus qui contrôle le système nerveux. C’est le moment de mettre en branle l’usine chimique du corps: les glandes surrénales qui produisent le cortisol et l’adrénaline. Cette dernière accélère le rythme cardiaque, la pression sanguine et le rythme respiratoire. Sans parler d’un shot de glucose dans le sang tandis que le cortisol tient le système nerveux en éveil. Nous voilà prêts pour les trois stades de la réponse à la peur.

  • 1. L’immobilité face à l’approche d’un prédateur dans l’espoir de lui échapper.
  • 2. La fuite lorsque le danger devient trop imminent.
  • 3. La lutte lorsque la fuite ou la tentative de fuite a échoué et qu’il ne reste plus qu’à se battre pour se protéger.

Ainsi décomposé, l’effet de la peur dans notre corps apparaît à la fois plus palpable et nettement plus complexe que l’on peut l’imaginer a priori. D’autant que l’ensemble de ces réactions biologiques se produisent en un temps très court. Que se passerait-il si l’un des organes essentiels de cette chaîne ne fonctionnait pas? L’amygdale par exemple?

Les chercheurs ont pu observer le cas d’une femme, présentée sous les initiales SM, dont l’amygdale ne fonctionnait pas. Résultat: la peur lui était étrangère, comme le montre une seconde vidéo de l’ACS commentée par Abigail Marsh. On imagine déjà certains, du côté des militaires ou des sportifs, rêver d’une drogue capable de mettre l’amygdale en sommeil le temps d’une bataille ou d’une épreuve dangereuse. Une tentation qui peut faire froid dans le dos...

M.A.

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