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Cannabis: ce qui se passe quand le commerce devient légal

<a href="http://www.flickr.com/photos/32179778@N00/9679798517/">Feuilles de cannabis</a>. Manuel Martin Vicente via FlickrCC <a href="http://creativecommons.org/licenses/by/2.0/deed.fr">License by</a>
Feuilles de cannabis. Manuel Martin Vicente via FlickrCC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Business Insider, The Guardian, CNBC, The Daily Beast, Business Week

A partir du 1er janvier 2014, le cannabis sera complètement légal dans les Etats de Washington et du Colorado. Ce dernier autorise déjà, depuis 2000, la consommation de marijuana pour usage médical. Cela fait donc plus de dix ans que cet Etat du centre des Etats-Unis a vu se transformer une économie souterraine et illégale en un business autorisé, rentable et attractif, qui a même eu le temps de s’emballer en 2011. Ce phénomène économique est rare et mérite d’être observé de près estime Business Insider:

«Ce qui se passe au Colorado est un incroyable cas d’école sur ce qui se passe quand un marché au noir devient légal, et c’est probablement quelque chose que nous ne reverrons plus jamais au cours de notre vie.»

Et le journaliste de ce site Internet n’est pas le seul à regarder cette transformation de près, «le reste des Etats-Unis regarde attentivement le Colorado», explique The Guardian, parce que l’industrie du cannabis pourrait représenter entre 45 et 100 milliards de dollars (33 et 74 milliards d’euros) selon les économistes.

Mais revenons au Colorado. Après avoir rendu légal l’usage médical de marijuana, de nombreux «dispensaires» ont ouvert pour pouvoir vendre de la drogue aux consommateurs. Le commerce s’est emballé, et l’industrie est  devenue «comme un cheval fou, s’échappant d’une étable en feu», estimait la propriétaire d’un dispensaire dans CNBC en 2010.

Les autorités du Colorado ont tenté de réguler le système avec le Colorado Medical Marijuana Code la même année, dont deux mesures ont contribué à empirer la situation:

  • les dispensaires qui vendent du cannabis doivent produire 70% de leurs stocks (obligeant vendeurs et producteurs à travailler ensemble)
  • la production de plante est limitée à 6 pieds par patients (c’est-à-dire que plus un dispensaire a de clients plus il peut augmenter sa production)

Résultat: tout le monde s’est mis à produire du cannabis même ceux qui n’y connaissaient rien. L’herbe des néophytes, moins bonne, ne justifiait pas les tarifs pratiqués auparavant et les vendeurs ont commencé à casser leurs prix, obligeant la concurrence à faire de même. En 2011, les prix du cannabis se sont effondrés, conduisant à un crash. Le marché a fini par s’autoréguler et seuls s’en sont sortis ceux qui ont continué de produire, en plus petite quantité, une herbe de meilleure qualité vendue aux tarifs d’avant.

Le marché attire de nombreux investisseurs, qui souhaitent se lancer dans la production et la vente de cannabis. Mais s'il y a beaucoup d'appelés, les élus sont peu nombreux, d’autant qu’une loi fédérale interdit aux banques de prêter de l’argent à des entreprises qui vendent des drogues toujours illégales à l'échelle nationale, révèle The Daily Beast.

La conclusion se trouve sur le site de Business Week:

«Le Colorado a l’opportunité de prétendre au statut de précurseur dans l’industrie du cannabis, si elle est financée correctement. (…) Cet Etat a l'opportunité de construire les premières grandes entreprises et les premières grandes marques. Mais cela va être compliqué pour lui, s'il n'est pas capable de mettre à sa disposition les mêmes financements que pour les autres industries.»

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