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Stérilisations forcées dans les prisons pour femmes en Californie

<a href="http://commons.wikimedia.org/wiki/File%3AVSPW_24th_Avenue_Chowchilla_California_sign_Oct_2004.JPG">Entrée de la Valley Prison for Women/ Californie/ 2004 </a> / Ksba pilot via Wikimedia Commons<a href="http://en.wikipedia.org/wiki/GNU_Free_Documentation_License#Commercial_redistribution"> Licence by</a>
Entrée de la Valley Prison for Women/ Californie/ 2004 / Ksba pilot via Wikimedia Commons Licence by

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Une enquête du Center for Investigative Reporting (CIR), publiée le 7 juillet, révèle la pratique d’opérations de stérilisation dans des prisons pour femmes en Californie, sans autorisation de l’Etat fédéral. Au moins 148 femmes ont été opérées entre 2006 et 2010, en violation de la législation carcérale, et l’organisme évoque 100 autres cas probables datant de la fin des années 1990. 

Une base de données sur les services médicaux destinés aux prisonniers de l’Etat de Californie indique le versement de 147.460 dollars à des médecins pour pratiquer ces opérations entre 1997 et 2006.

Anciennes détenues et militants pour le droit des prisonniers affirment que les femmes ont été forcées par l’administration pénitentiaire, qui ciblait les femmes enceintes susceptibles de revenir en prison, à subir ces opérations. Elles auraient été victimes de pressions psychologiques de la part du médecin de l’établissement, qui leur expliquait qu’il serait irresponsable de prendre le risque d’une nouvelle grossesse. 

James Heinrich, médecin qui a pratiqué ces opérations, affirme avoir rendu un grand service à ces femmes pauvres qui n’auraient pas été en mesure d’assumer une maternité supplémentaire. Il ajoute que le coût des opérations est marginal comparé à celui de la prise en charge des enfants qui seraient venus au monde sans ces interventions.

Dans un article sur Slate.com, Amanda Marcotte rapporte le même genre justifications délirantes avancées par certains acteurs, fondées notamment sur la légende urbaine selon laquelle certaines personnes «voudraient» aller en prison pour bénéficier de soins de qualité.

«Daun Martin, psychologue, prétend que certaines femmes enceintes, en particulier les droguées et les sans domicile, auraient commis des crimes pour retourner en prison pour avoir de meilleurs soins de santé.»

Des allégations parfaitement absurdes lorsqu’on sait qu’en 2006, la cour du Northern District of California a jugé que les soins médicaux dans les prisons de la région étaient si mauvais qu’ils constituaient une violation des droits de l’homme, comme le rapporte le CIR.

Ces révélations sont d’autant plus sensibles qu’elles renvoient la Californie à des souvenirs douloureux, la stérilisation forcée, aujourd’hui considérée comme un crime contre l’humanité, ayant été une pratique légale dans cet Etat entre 1909 et 1979.

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