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On peut enfin visualiser comment la mode des prénoms évolue!

Capture d'écran de l'infographie «60 ans de prénoms en France»
Capture d'écran de l'infographie «60 ans de prénoms en France»

Temps de lecture: 3 minutes

Quels sont les prénoms à la mode en France? Si l'on sait que les «Gertrude» étaient moins rares au début du siècle, que les «Kévin» se sont multipliés dans les années 1990 et que les «Gaspard» reviennent en force, difficile d'avoir une idée précise de l'évolution des prénoms donnés au fil des ans. Le site Data Addict a relevé le défi et permet de visualiser, à partir des données de l'Insee, l'évolution des prénoms année par année depuis soixante ans. 

Dans un article publié sur Slate en juin dernier, vous pouviez déjà évaluer si beaucoup de gens étaient nés le même jour que vous. Sur cette nouvelle visualisation, il ne s'agit plus de comparer les jours mais les années.

Le site Data Addict permet de comparer les prénoms entre eux pour évaluer leur popularité respective. Surtout, il permet de constater que certains prénoms connaissent des chutes ou des fulgurants, dus parfois à des personnages de fiction, des célébrités ou des événements. Tentative d'explication.

Les chanteurs de l'année...

Au palmarès des prénoms qui ont connu les évolutions les plus rapides, on trouve des chanteuses dont la carrière s'est envolée aussi vite qu'elle s'est arrêté. Parmi elles:

  • Alizée: En 2000, la chanteuse Alizée repérée par l'émission Graines de star sort la chanson Moi... Lolita. Surprise: Entre 2000 et 2001, le nombre d'enfants qui prennent son nom passe de 561 à 1201, avant de redescendre à 672 l'année suivante.
  • Lorie: Même évolution pour la chanteuse Lorie qui sort son premier album en 2001. Entre 2000 et 2002, le nombre de Lorie en France passe de 71 à 496.
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Dans les années 1990, ce sont les Jordy qui se multiplient: Dur dur d'être bébé sort en 1992 et les prénoms donnés le montrent. Seulement 29 enfants sont appelés Jordy en 1991, contre 1.204 en 1993.
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On s'est également intéressé à la chanteuse canadienne Céline Dion. Provoquerait-elle l'effet inverse? On constate simplement que l'année 1979 marque la dégringolade du prénom Céline. C'est également l'année où la chanteuse engage sa carrière internationale après avoir remporté l'Eurovision

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Les chansons à prénom

Il n'y a pas que le patronyme des chanteurs qui peuvent inspirer les parents. Les titres des chansons peut également fournir son lot de bébés. En 1972, Claude François sort le morceau Belinda et l'année suivante le prénom, qui n'avait été donné à aucun enfant en 1971, baptise 132 nouveaux nés. De la même façon, les Marylou commencent à faire leur apparition après le tube de Michel Polnareff en 1989. Le prénom n'est donné à aucune petite fille en 1988, dix ans plus tard on compte 94 Marylou et 326 (le pic) en 2006, soit deux ans après la reprise du titre par Pascal Obispo.

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Encore plus visible: en 1971 Serge Gainsbourg sort l'album Histoire de Melody NelsonLe prénom Mélodie qui n'était pas recensé jusqu'à présent (aucune naissance jusqu'en 1975) devient progressivement à la mode. En 1980, on compte 151 petites filles appelées Mélodie et 2008 dix ans plus tard.
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Les personnages de fiction 

Les séries télés et les films peuvent également être un vivier pour les parents en recherche de prénoms. Ainsi on peut se demander: la série Smallville –qui relatait les aventures de Superman dans les années 2000– a-t-il enfanté des Lana? Le prénom du principal personnage féminin de la série est totalement absent du livre de prénoms dans lequel pioche les familles françaises jusqu'au milieu des années 1990. En 2002 on ne compte toujours que 50 Lana. Pourtant, en 2008 elles sont près de 1.500. On ne peut s'empêcher de remarquer la série américaine a commencé à être diffusée sur M6 en 2003, soit l'année où le prénom débute son boom.
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De la même façon, Titanic a-t-il multiplié les Rose? Le prénom entame une progression fulgurante à partir de l'année 1997 (on compte 104 Rose en 1997 et 1.612 en 2009). Or, le film de James Cameron, qui raconte l'histoire de Rose Calvert, passagère fictive du navire, sort en salle justement en salle cette même année. 
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Léon a-t-il inspiré les jeunes parents des années 1990? Le film de Luc Besson sort en salles en 1994. Même constat: en 1993 on ne compte que 40 Léon (le prénom a beaucoup reculé depuis les années 1950), en 2000 ils sont 177. La progression du prénom va se poursuivre et en 2009 plus de 500 parents choisissent d'appeler leur garçon ainsi.
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Les noms qui reculent

Au contraire, certains noms reculent après des événements tragiques. On voir ainsi que le prénom Oussama recule très nettement à partir de l'année 2000. Le nombre d'Oussama passe en effet de 193 cette année-là à 90 en 2001 et 50 en 2008. Le prénom progresse de nouveau depuis 2009. 
 
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Affaire totalement différente: le prénom Grégory est de moins en moins donné à partir de 1984, année de l'affaire dit «du petit Grégory». Le meurtre du petit garçon semble dissuader les parents de reprendre le nom. En 1984 le prénom connaît un pic et est choisi par 5.705 parents, l'année suivante ce chiffre chute à 4.800 et à la fin de la décennie on ne compte plus que 1.408 Grégory.
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Les données dont on dispose à l'heure actuelle s'arrêtent en 2010, mais on peut déjà prévoir que les années 2013 et 2014 livreront certainement leur lot de «Nabilla» et autres personnalités médiatiques. 
 
C. S-G
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