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D'Indurain à Froome: 20 ans de maillots jaunes, 5 vainqueurs à l'eau claire. Pour l'instant

Christopher Froome sur le contre-la-montre entre Embrun et Chorges, le 17 juillet. REUTERS/Jacky Naegelen
Christopher Froome sur le contre-la-montre entre Embrun et Chorges, le 17 juillet. REUTERS/Jacky Naegelen

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Ah, les traditions! La centième édition du Tour de France n'y a pas coupé: le dopage est toujours là, en embuscade, prêt à montrer un Tour à deux vitesses, entre ceux qui développent des vitesses incroyables, jetant la suspicion sur la discipline.

Tout a commencé avant même le début du Tour, quand Laurent Jalabert, poursuivi par des accusations de dopage, a annoncé renoncer à ses activités de consultants sur le Tour. «Afin de pouvoir préparer une défense sereine le moment venu, j'ai décidé en toute liberté de suspendre dès aujourd'hui mes collaborations en tant que consultant auprès des différents médias», a indiqué le cycliste soupçonné d'avoir pris de l'EPO lors du Tour de France 1998.

Et ça a continué avec les performances du vainqueur (sauf énorme surprise de dernière minute) Christopher Froome, impressionnant dans les cols comme sur le plat, qui n'ont pas manqué de rappeler les dominations sans partage et les trop écrasantes victoires de la plupart de ses prédécesseurs. Sur les vingt dernières années, plus d'un maillot jaune a été soupçonné de dopage et plusieurs se sont vus retirer leur titre. Si bien qu'il ne reste aujourd'hui, en dehors du coureur britannique, que quatre vainqueurs dont on n'a aucune preuve formelle qu'ils se seraient dopés. Pour l'instant.

2013: Christopher Froome

Maillot jaune: vainqueur des 8e, 15e et 17e étapes, maillot jaune maillot jaune pendant 13 jours en 2013, sans compter la dernière étape.

Ce qu'il a dit sur le dopage: Répondant aux soupçons de dopage grandissants le concernant il a déclaré le 15 juillet 2013: «Lance a triché, je ne triche pas. Point final Il a ajouté: «[Je suis] triste d’être assis là au lendemain de la plus grande victoire de ma carrière et de parler de dopage. Mes équipiers et moi-même avons passé des semaines loin de chez nous, à nous entraîner, à nous tuer au travail… Et on m’accuse d’être un tricheur et un menteur, ce n’est pas cool

2012: Bradley Wiggins

Bogdan Cristel/REUTERS. 22 juillet 2012.

Maillot jaune à Paris: Bradley Wiggins

Classement mis à jour en 2013: toujours Bradley Wiggins

Ce qu’il a dit sur le dopage:

A propos d’Alberto Contador: «Sportivement, ce n'est pas une bonne chose qu'un gars testé quatre fois positif soit dans la course. C'est mauvais aussi pour toutes les équipes qui se battent pour être propres, c'est le cas de notre équipe Sky.»

«Les raisons pour lesquelles je ne me doperai jamais n’ont pas bougé. Pour ma famille, la vie que j’ai construite et la peur constante de se faire prendre, je ne consommerai jamais cette drogue.»

«Ce n’est que du sport. Le dopage n’en vaut tout simplement pas la peine. Gagner le Tour de France à tout prix ne vaut pas le risque de perdre tout cela. Ce que j’aime, c’est faire de mon mieux et travailler dur. Si je sens que je dois prendre des médicaments, j’arrêterai demain

2011: Cadel Evans

Pascal Rossignol/REUTERS. 24 juillet 2011.

Maillot jaune à Paris: Cadel Evans

Classement mis à jour en 2013: toujours Cadel Evans

Ce qu’il a dit sur le dopage:

A propos de ses liens avec le docteur Michele Ferrari impliqué dans l’affaire Lance Armstrong: «Il n'y a jamais eu aucune discussion autour du dopage entre nous, ni aucun signe de quelque chose d'illégal. Je n'ai plus jamais eu de contact avec lui depuis ce test, et je n'en avais pas eu avant.»

2010: Alberto Contador

Bogdan Cristel/REUTERS. 25 juillet 2010.

Maillot jaune à Paris: Alberto Contador

Classement mis à jour en 2013: Andy Schleck

Pris par la patrouille: traces infinitésimales de clenbutérol.

Ce qu’il a dit sur le dopage:

«Je peux le dire fort, la tête haute, et puisque je me considère comme un exemple pour beaucoup, je ne me suis jamais dopé, assène à plusieurs reprises Contador. Je suis un exemple de clarté.»

«Ma seule erreur a été d’ingurgiter une viande sans en vérifier sa composition.»

2009: Alberto Contador

Eric Gaillard/REUTERS. 26 juillet 2009.

Maillot jaune à Paris: Alberto Contador

Classement mis à jour en 2013: Alberto Contador

2008: Carlos Sastre

Regis Duvignau/REUTERS. 27 juillet 2008.

Maillot jaune à Paris: Carlos Sastre

Classement mis à jour en 2013: toujours Carlos Sastre

2007: Alberto Contador

Eric Gaillard/REUTERS. 29 juillet 2007.

Maillot jaune à Paris: Alberto Contador

Classement mis à jour en 2013: Alberto Contador

2006: Floyd Landis

Stefano Rellandini/Reuters. 23 juillet 2006.

Maillot jaune à Paris: Floyd Landis

Classement mis à jour en 2013: Oscar Pereiro

Pris par la patrouille: contrôlé positif à la testostérone.

Ce qu’il a dit sur le dopage:

«Si j’avais eu une quelconque raison de penser que les gens qui dirigent ce sport voulaient vraiment le guérir, je me serais peut-être dit : "Si j’attends suffisamment longtemps j’aurai l’occasion de gagner sans ça [le dopage]", mais dans aucun scénario je ne m’imaginais courir et gagner le Tour en étant propre.»

1999-2005: Lance Armstrong

Philippe Wojazer/REUTERS. 24 juillet 2005.

Maillot jaune à Paris: Lance Armstrong

Classement mis à jour en 2013: personne

Pris: contrôlé positif à la corticoïde en 1999, en 2013 aveu de pratiques dopantes comme l'usage d'EPO, de cortisone, de testostérone, d’hormone de croissance ainsi que la transfusion sanguine.

Ce qu’il a dit sur le dopage:

Avant: En 2005 : «Vous ne pouvez rester à ce niveau si vous êtes dopé. Un dopé connaît des hauts et des bas, part et revient, ne connaît pas cette continuité.» En 2010 :«Je suis serein. Il y a eu dix ans d’enquête sur moi pour un résultat totalement vierge. Je n’ai rien à cacher

Après: «Oui, j'ai pris de l'EPO, j’ai pratiqué des transfusions sanguines, j’ai pris d’autres produits comme de la testostérone. J’ai commencé au milieu des années 90. J’ai fait ça sur mes sept Tours de France. Ce n’était pas possible de faire ce que j’ai fait sans ça. Comment ça marchait ? Pour tout expliquer, il faudrait du temps… Est-ce que c’était le dopage le plus sophistiqué de l’histoire du sport? Non, c’était professionnel et malin, mais c’était traditionnel.»

Interview de Lance Armstrong avec Oprah Winfrey (2013)

1998: Marco Pantani

Eric Gaillard/REUTERS. 2 août 1998.

Maillot jaune à Paris: Marco Pantani

Classement mis à jour en 2013: toujours Marco Pantani

Pris lors du tour d’Italie: On trouve dans son sang un taux d’hématocrite de 52% (supérieur à la limite autorisée de 50%).

Lors du Giro: Les policiers retrouvent une seringue d’insuline (un produit interdit) dans la chambre de Pantani, qui est donc lui aussi exclu de ce Giro et suspendu pour 6 mois.

En 2004, il est retrouvé mort dans chambre d'hôtel d'une overdose de cocaïne.

1997: Jan Ullrich

Jacky Naegelen/REUTERS. 27 juillet 1997.

Maillot jaune à Paris: Jan Ullrich

Classement mis à jour en 2013: toujours Jan Ullrich

Pris: l’hebdomadaire allemand Focus révèle une prise d’EPO lors des Tours de France 1996 et 1997. Il avouera en 2013 avoir utilisé des produits dopants prescrits par le docteur Fuentes.

Lors du Tour d’Italie de 2001: la brigade des stupéfiants italienne saisit, dans sa chambre, des corticoïdes, des stimulants et des anesthésiques.

L’année suivante, un contrôle antidopage inopiné suite à un accident révèle la présence d’amphétamines dans ses urines.

Ce qu’il a dit sur le dopage:

Avant: «J'ai témoigné sous serment, j'ai juré devant Dieu, car je suis un homme croyant. Que puis-je faire de plus? Ceux qui me connaissent savent que je dis la vérité à 1000%.»

Après: «Presque tout le monde prenait à l'époque des substances dopantes. Je n'ai rien pris que les autres n'ont pas pris aussi. Selon moi, il y a escroquerie à partir du moment où je me procure un avantage. Il ne s'agissait pas de cela. Je voulais avoir les mêmes chances que les autres.»

1996: Bjarne Riis

Eric Gaillard/REUTERS. 16 juillet 1996.

Maillot jaune à Paris: Bjarne Riis

Classement mis à jour en 2013: toujours Bjarne Riis

Pris: aveu de prise d’EPO en 2007.

Ce qu’il a dit sur le dopage:

«J'ai pris des substances prohibées, j'ai pris de l'EPO. (...) Je les ai achetées moi-même et je les ai prises seul. (...) En fin de compte ce sont les cyclistes eux-mêmes qui doivent assumer leurs responsabilités.»

1993-1995: Miguel Indurain

Jacky Naegelen/REUTERS. 12 juillet 1004.

Maillot jaune à Paris: Miguel Indurain

Classement mis à jour en 2013: toujours Miguel Indurain

Ce qu’il a dit sur le dopage:

Après les aveux de dopage d'Armstrong, Indurain déclare que ce dernier «a fait beaucoup de mal au cyclisme».

C. S-G

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