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Le New-Yorkais Douglas Adesko a passé dix ans à photographier le repas des Américains, raconte the Daily Mail.
Intitulé «Family Meal» («Repas de famille»), son projet montre des familles de tous horizons qui s’assoient (plus ou moins) ensemble pour le dîner, à la maison, au restaurant, au fast-food.
Un thème très vaste puisque le repas en famille est un enjeu fort pour les enfants. Ceux qui s’assoient à table, le soir, avec leurs parents, sont-ils en meilleure santé? Se sentent-ils plus soutenus?
Des chercheurs de l’université Rutgers ont prouvé que des familles mangeant régulièrement ensemble sont moins touchées par des cas d’obésité et de troubles mentaux. Selon eux, l’important n’est pas seulement le temps passé ensemble ou la nourriture consommée, mais aussi la qualité des interactions.
Pour le journaliste et auteur Michael Pollan, interviewé par The Guardian, le repas en famille est surtout le moment où l’on apprend à socialiser:
«C’est lors du repas en famille que nous apprenons à nos enfants des règles dont ils auront besoin pour se débrouiller en société. Nous leur apprenons à partager. A tour de rôle. A argumenter sans se battre et sans insulter les autres... Ils apprennent l’art de la conversation d’adulte. Le repas de famille est une pépinière de la démocratie.»
Le photographe s’est donc intéressé aux différentes manières de conduire l’habituel dîner de famille. Il explique, sur Slate.com:
«J’ai voulu observer la ritualisation, ou justement l’absence de ritualisation du repas, cet acte primitif vraiment intense. Il y a très peu d’activités vraiment fondamentales dans nos existences, et l’alimentation en fait partie.»
Peut-être que certaines familles ont un peu mis en scène leurs dîners, par rapport à des jours normaux. Mais Adesko s’en fiche, pour lui la façon dont les gens veulent être représentés, leurs aspirations donc, est tout aussi intéressante.
Résultat, cela se passe évidemment très différemment en fonction des familles. Il y a le repas au fast-food entre mère et filles, le barbecue d’une famille nombreuse, un tête-à-tête père-fils autour d’une pizza, une petite fille qui s’ennuie ferme...
Mais le photographe y voit une sorte d’unité:
«Quand je regarde toutes les photos, je sens que les gens sont connectés ensemble. Et connectés à moi en même temps.»
Alors, Douglas Adesko continue à travailler régulièrement sur le projet, en incorporant désormais une dimension audio.
En France, l'année dernière, une étude Ipsos a observé l'évolution du «passer à table» à la française. Il en est ressorti que pour 96% des Français, s’accorder du temps pour s’asseoir et manger un repas structuré favorise «l’apprentissage de bonnes habitudes alimentaires par les plus jeunes». Trois Français sur quatre pensent que cela permet également de réduire le risque de surpoids et d’obésité.
Pour voir tout le projet sur le site de Douglas Adesko