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Pourquoi l'internet nous aspire irrésistiblement dans un trou noir

Un logo de Facebook à travers une loupe à Berne le 19 mai 2012, REUTERS/Thomas Hodel
Un logo de Facebook à travers une loupe à Berne le 19 mai 2012, REUTERS/Thomas Hodel

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Scientific American, LiveScience

«Regarder ma page Facebook ne prend qu'une minute». Qui n'a pas entendu prononcer ses mots chaque jour par des dizaines de personnes et ne les a pas prononcé soi même… pour au final passer des heures à regarder des vidéos de chats, à commenter la qualité d'un déjeuner, à chercher sur Google le dernier gossip et à lire sur Slate un article… intéréssant.

Scientific American explique qu'il n'y a aucune raison de se sentir coupable et que cela nous arrive à tous parce que cela tient à la nature de l'internet et à la façon dont il est structuré et au comportement de notre cerveau. C'est pour cela notamment que les humains développent des addictions, notre cerveau est conçu pour rechercher des opportunités et des expériences inattendues. Et l'absence totale de limites sur l'internet nous encourage à chercher et «à chasser» sans fin.

«L'internet n'est pas addictif de la même façon qu'une substance pharmacologique» explique Tom Stafford, un spécialiste des sciences cognitives de l'Université de Sheffield au Royaume-Uni. «Mais c'est compulsif, irrésistible et distrayant».

Les êtres humains sont des créatures sociales et sont irrésistiblement attirés par les informations sociales que l'on trouve en abondance sur le web… Les emails et les réseaux sociaux offrent la même structure de récompenses que les machines à sous des casinos. La plupart du temps cela ne présente aucun intérêt et aucun bénéfice, mais parfois vous pouvez toucher le jackpot, dans le cas de l'internet un gossip irrésistible ou un email émotionnant.  

Les «récompenses» imprévisibles que l'on trouve sur internet nous conditionnent de la même façon que Ivan Pavlov conditionnait ses fameux chiens qui salivaient (le fameux réflexe de Pavlov) quand ils entendaient une cloche associée à la distribution de nourriture. Chez les humains aussi, au fil du temps, l'annonce par exemple par un signal sonore d'un message sur Favebook, se traduit par l'émission de produits chimiques dans le cerveau associés au plaisir.

Un autre conditionnement lié à l'internet est mis en avant par Linda Stone, une chercheuse qui après avoir travaillé pour Microsoft et Apple se consacre à l'étude de l'attention et des effets psychologiques de notre dépendance au monde numérique. Elle a notamment remarqué que 80% des personnes étudiées cessent de respirer ou respirent très doucement quand elles passent en revue leurs emails, une attitude qu'elle appelle «l'apnée de l'email». Elle serait liée au fait que dans les situations qui réclament toute notre attention et une réponse rapide, naturellement nous ralentissons notre respiration pour nous concentrer.

Enfin, l'internet est addictif du fait de sa nature, il n'y aucune frontière et barrière entre les différentes activités et différents sujets qu'il offre. «Quelqu'un cherche quelque chose et se retrouve accidentellement sur Wikipedia et profite alors de l'occasion ce que devient le groupe de pop Depeche Mode», explique Tom Stafford.

Pour y résister, il faut faire appel à une forte volonté et la volonté comme les muscles se fatigue. Et comme l'internet ne s'arrête jamais et ses tentations sont toujours plus grandes notre volonté et notre capacité de discipline ne sont pas à la hauteur. La machine est plus forte que nous.

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