Économie

Pour des vacances low-cost, partez en Iran

<a href="http://www.flickr.com/photos/ensiematthias/231056654/">Central Bank of Iran, Teheran</a> Enssie &amp; Matthias via Flickr CC <a href="https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/deed.fr">License by</a>
Central Bank of Iran, Teheran Enssie & Matthias via Flickr CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Atlantic, The Washington Post

Dans un article intitulé «Mes vacances d’hyperinflation» paru sur The Atlantic, le journaliste américain Graeme Woods raconte comment il a décidé de mettre en pratique une des règles de base du voyage pas cher: se rendre dans les pays dont l’inflation est hors de contrôle. Le principe est simple: dans un pays où la valeur de la monnaie locale s’effondre de jour en jour, un touriste avec des dollars en liquide est le roi du monde, et peut se payer des vacances d’un standing qu’il ne pourrait même pas rêver avoir ailleurs.

Seuls deux pays connaissent actuellement une telle situation: la Corée du Nord et l’Iran. Le premier étant le pays le plus fermé du monde où aucun étranger à part Dennis Rodman ne peut entrer, Woods a donc décidé de partir pour l’Iran, et plus précisément la ville de Kish, une station balnéaire sur le golfe persique qui bénéficie d’un statut duty-free spécial et où il n’y pas besoin de visa, même pour un Américain.

Depuis le durcissement des sanctions économiques occidentales à l’égard du pays, l’inflation en Iran, qui est forte depuis plusieurs décennies, a atteint un niveau endémique, atteignant jusqu’à 110% en 2012 selon certaines estimations.

Sur place, Woods a pu vérifier la théorie: tout était extrêmement cher en rials et très bon marché en dollars. Un iPad qui se vendait à l’équivalent de 900 dollars en monnaie locale lui a été proposé à 200 dollars en cash américain, soit un pouvoir d’achat multiplié par environ quatre.

Si la recette du «tourisme d’hyperinflation» marche, Woods ne manque pas de souligner qu’un tel avantage pour un touriste qui paie en dollars se fait aux dépends des pauvres et des classes moyennes du pays, qui en souffrent énormément.

Max Fisher du Washington Post écrit quant à lui que passer des vacances dans un pays à l’inflation galopante est certainement rentable, mais peut aussi poser des problèmes moraux:

«J’ai entendu de nombreuses fois l'Iran décrit comme un pays beau et accueillant, mais l’idée d’être au premier rang d’une guerre économique et de tirer avantage de la souffrance qu’elle cause est moins attirante.»

D’un autre côté, Fisher souligne que les quelques Iraniens à qui vous donnerez vos dollars en ont bien besoin, et que les prix en dollars sont justement si bas parce que ceux qui arrivent à mettre la main sur des billets verts ont beaucoup à en gagner. Et de conclure:

«[L’Iran] peut faire une super destination de vacances, si vous en avez le courage.»

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