Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Lancet, AFP
Les hommes qui ont servi dans les forces armées britanniques ont plus de chances de commettre des crimes violents au cours de leur vie que les civils. C’est une des conclusions qui ressort de la publication d’une série d’études publiées ce vendredi 15 mars dans la prestigieuse revue scientifique médicale The Lancet pour marquer le dixième anniversaire de l’invasion de l’Irak.
La proportion de jeunes militaires de moins de 30 ans qui ont été condamnés pour crime violent (20,6%) est bien plus haute que chez les personnes du même âge dans la population générale (6,7%) au Royaume-Uni. Le docteur Deirdre MacManus de King’s College London, qui a mené les travaux, analyse ainsi les résultats:
«Il y a eu beaucoup de couverture médiatique et de débat public sur les violences commises par les vétérans des guerres d’Irak et d’Afghanistan. Notre étude, qui se base sur les dossiers criminels officiels, montre que les crimes violents sont le plus courant chez les jeunes hommes issus des rangs les plus bas de l’armée et sont fortement associés aux crimes violents commis avant de rejoindre l’armée.»
116.000 civils sont morts
Une autre étude, toujours publiée dans le même numéro spécial, apporte un nouvel éclairage sur le bilan humain de la guerre en Irak, qui fait débat depuis plusieurs années. Selon les deux chercheurs américains qui se sont fondés sur les études scientifiques disponibles, les rapports gouvernementaux et des organisations internationales et les médias, au moins 116.000 civils irakiens et plus de 4.800 soldats de la coalition sont morts en Irak entre 2003 et le retrait américain en 2011. Ils expliquent:
«Beaucoup d’Irakiens ont été blessés ou sont morts à cause des dégâts subis par les infrastructures médicales du pays, et environ 5 millions ont été déplacés. Plus de 31.000 soldats américains ont été blessés.»
L’AFP rappelle qu’une étude de 2006 menée par des chercheurs américains et déjà publiée dans The Lancet avait trouvé que 655.000 personnes étaient mortes au cours de 40 premiers mois de guerre, un chiffre qui a été fortement contesté.
Les chercheurs estiment le coût de l’implication américaine en Irak à 810 milliards de dollars (622 milliards d’euros).