Culture

Les pays d'Europe suivront-ils l’Islande sur l’interdiction du porno sur Internet?

Geyser en Islande<a href="http://www.flickr.com/photos/stephaneollivier/5981057181/in/photostream/"> Islande 2011 063</a>, Stéphane333. <a href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/deed.fr">Licence Creative Commons</a>
Geyser en Islande Islande 2011 063, Stéphane333. Licence Creative Commons

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Guardian, Les Inrocks

The Guardian rapportait le samedi 16 février l’intention de l’Islande d’interdire la pornographie sur Internet. Le projet serait soutenu, à l’issue d’une consultation nationale auprès des 320.000 habitants du pays, par des avocats et des policiers spécialisés dans le domaine des violences sexuelles ainsi que par de nombreux professionnels de la santé et de l’éducation.

Halla Gunnarsdóttir, conseillère du ministre de l’Intérieur Ögmundur Jónasson, a ainsi déclaré:

«Les recherches montrent que l’âge moyen d’un enfant qui voit du porno en ligne pour la première fois est de 11 ans en Islande et nous nous en inquiétons, ainsi que de la nature de plus en plus violente de ce à quoi ils sont exposés. Cette inquiètude nous arrive de la part de professionnels [de la santé et de l’éducation] puisque le porno mainstream est devenu très brutal

De nombreuses réactions en France concernent la liberté d’Internet. L’Islande, qui a été classée comme la deuxième démocratie du monde par The Economist Intelligence Unit en 2010, s’est pourtant déjà illustrée dans la défense de cette liberté, notamment en offrant à Wikileaks un havre de paix.

Hildur Fjóla Antonsdóttir, spécialiste des genres à l’université d’Islande, a notamment évoqué l’importance du Parti pirate dans son pays et a précisé que l’intiative consiste à «restreindre la définition du porno afin qu’elle n’inclue pas toutes les productions sexuellement explicites mais plutôt les productions qui peuvent être décrites comme représentant les activités sexuelles de manière violente ou haineuse».

Il peut être en effet difficile d’appliquer une telle loi sans limiter accidentellement l’accès à d’autres sites. Hildur Fjóla Antonsdóttir a ajouté qu’il est très important de «ne pas se précipiter. Il faut plutôt avoir des dialogues constructifs et essayer de trouver les meilleures solutions. A mes yeux, l’initiative du ministre de l’Intérieur sur la question fait partie de ce processus. Sinon on laisse l’industrie du porno définir notre sexualié. Pourquoi voudrait-on faire ça?»

Egalement citée par The Guardian, Dr Gail Dines, chercheuse en sociologie à l’université Wheelock de Boston connue pour son activisme antipornographie, croit que ces législations pourraient bientôt atteindre le Royaume-Uni. Un tel projet serait soutenu par des associations de protection de l’enfance telle que la très puissante NSPCC (National Society for the Prevention of Cruelty to Children).

L’idée d’une interdiction avait déjà effleuré la France, avec notamment des interrogations soulevées par Ségolène Royal au cours des 15 dernières années, principalement à propos de la pornographie à la télévision.

En France, le dernier plaidoyer dans le sens d’un accès payant à tous les sites pornographiques avait été déployé par le Dr Israël Nisand, gynécologue-obstétricien à Strasbourg, dans un rapport remis en 2012 à la secrétaire d'État à la Jeunesse et à la Vie associative.

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