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Les hommes viennent de Mars et les femmes... bah, de Mars aussi en fait

<a href="http://www.flickr.com/photos/_o_de_andrade_/3504309079/">Male/Female-Jonathan Borofsky </a>/ O de Andrade via Flickr CC <a href="http://creativecommons.org/licenses/by/2.0/deed.fr">Licence By</a>
Male/Female-Jonathan Borofsky / O de Andrade via Flickr CC Licence By

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur L'étude, Buzzfeed

Une étude menée par les chercheurs en psychologie Bobbi Carothers et Harry Reis démontre que, concernant une série de traits de personnalités qu'on estime typiquement spécifiques au genre, les hommes et les femmes se ressemblent bien plus que ce que beaucoup de gens et la plupart des séries télé veulent bien croire, comme le rapportait ce mardi Anna North sur Buzzfeed.

Il y a des différences entre les genres –il y a plus d'hommes sûrs d'eux que de femmes sûres d'elles, par exemple–, mais le recoupement est tel que, contrairement à ce qu'on peut penser, il est difficile de prédire le genre d'une personne juste à partir de ses traits de personnalité.

Voici le graphique qui montre le chevauchement en ce qui concerne l'assurance:

Comme le dit Anna North, on retrouve des recoupements sur ces différents sujets: à quel point les gens sont ouverts à du sexe sans attaches, à quelle fréquence ils se masturbent, à quel point ils ont de l'empathie, trouvent la science intéressante, ont des sentiments forts pour leurs amis, alors que la plupart des gens croit que les hommes et les femmes sont très différents sur tous ces thèmes.

Ce qui est remarquable ici, ce n'est pas que les hommes et les femmes ont tant en commun, mais que ces points communs persistent malgré la surveillance incessante des comportements liés au genre, qui suppose généralement une bonne dose de honte. Les hommes s'exposent au ridicule si on les perçoit comme ayant des niveaux d'empathie et des sentiments pour leurs amis proches de ceux des femmes, et pourtant, d'après cette étude, ils le surmontent.

On dit régulièrement aux femmes qu'elles ont un problème si elles ont des attitudes «masculines» à propos du sexe, et aux hommes qu'ils sont émasculés s'ils n'ont pas envie de sexe tout le temps ou s'ils désirent une intimité avec leurs aventures sexuelles. Et pourtant, les deux genres ont tendance à ressentir un mélange de tendresse et d'esprit d'aventure en ce qui concerne le sexe.

On nous met tout le temps dans des cases genrées, et pourtant, apparemment, nous passons notre temps à nous en échapper (vive nous!).

Si on garde ça en tête, imaginez à quel point nous serions plus heureux si nous abandonnions une bonne fois pour toutes ce contrôle genré qui n'est absolument pas nécessaire! Si les hommes n'avaient pas peur de potentiellement perdre leur virilité en enlaçant un ami en dehors de tout contexte sportif, ou si les femmes n'étaient pas étiquettées «connasses» pour un comportement affirmé, ces traits de personnalité  se recouperaient sûrement encore plus. (Bien sûr, certains affirment que les différences qui existent sont «biologiques», mais si c'était vrai, nous n'aurions pas besoin d'utiliser la honte pour empêcher les gens de s'éloigner du rôle genré qui leur a été assigné. La nature ferait son boulot.)

Les féministes font souvent face à un mur de scepticisme dès qu'elles suggèrent simplement que nous renoncions à notre attachement aux attentes genrées, mais cette étude sous-entend que faire cela nous libèrerait tous, et nous laisserait être nous-même encore plus qu'aujourd'hui.

Amanda Marcotte

Traduit par C.D.

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