Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur New Republic
Le GIF tel qu'on le connaît aujourd'hui est né dans les années 1980. C'est à cette époque que le «graphics interchange format» a été créé, lorsque les fichiers image étaient compressés au maximum pour pouvoir être ouverts plus rapidement même avec une connexion Internet très lente, et les GIF animés sont le symbole de l'Internet kitscho-bling du milieu des années 1990, avant de redevenir à la mode ces dernières années.
Mais le GIF animé, qui a envahi Tumblr, les pages de Buzzfeed et le feuilleton tragi-comique de l'UMP, a des origines bien plus lointaines: son grand-père est Edward Muybridge, un pionnier de la photographie de la fin du XIXe siècle, célèbre pour son étude d'un cheval en mouvement, rapporte le New Republic.
Il avait fait cette étude photographique (transformée en vidéo depuis) pour savoir si les chevaux levaient leurs quatre pattes en même temps pendant le galop. Cela n'a pas grand-chose à voir avec l'usage des gif aujourd'hui, mais pour le New Republic, des images en mouvements sans contexte narratif sont la monnaie visuelle de notre époque, plus de cent ans après le petit film de Muybridge:
«Muybridge décomposait le mouvement pour aider ses contemporains à le comprendre; de nos jours on décompose le mouvement pour comprendre un peu plus les détails éphémères de la vie.»
Trois livres viennent de sortir aux Etats-Unis sur la vie d'Edward Muybridge, et l'auteur de l'un d'entre eux, Stephen Barber, écrit explicitement que le photographe est toujours d'actualité, estimant que «dans les demandes immédiates de la culture numérique, la mémoire n'est pas sujette à un attachement et une habitude graduelle... elle devient transplantée directement dans les dynamiques des mouvements corporels, comme ceux qu'envisageait Muybridge dans les années 1870 et 1880».
Comme l'expliquait Jonah Weiner dans un article sur la renaissance du GIF animé, le format est en parfaite adéquation avec nos modes de consommation culturelle et remplissent des fonctions bien distinctes, étrangères aux autres formats: leur structure ressemble à celle d'une histoire drôle, avec le minimum de contexte possible, ils vont droit au but, «et la boucle recommence exactement là où d'instinct le spectateur a envie de rembobiner pour voir encore une fois la scène».
Article mis à jour le 5/2/13: le cheval est au galop, pas au trot