Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Corriere della Sera, The Art Newspaper, Unesco, Actualitté
Naples tombe en ruine –ses églises, ses monuments, ses bibliothèques, ses palais: tout s'effondre.
«Naples a environ 200 églises fermées ou abandonnées. Certaines ont été dépouillées de tout leur decorum, y compris les œuvres d’art. Certaines n’ont jamais reçu les fonds qui leur avaient été promis, d’autres les ont reçu mais n’ont jamais engagé les travaux de conservation prévus. D’autres encore ont fermé pour restauration et n’ont jamais rouvert bien que le travail ait été a accompli» rapporte The Art Newspaper.
En Italie, le quotidien Il Corrriere della Sera a publié un rapport accablant: des années de négligence et de mauvaise gestion sont en cause et personne n'est épargné: ni les autorités locales, ni le gouvernement, le ministre de la Culture, ou l'Eglise.
Les Eglises, abris d'un marché noir
Le centre historique de Naples est inscrit depuis 1995 au patrimoine mondial de l'Unesco, qui décrit les lieux comme «ayant su conserver de nombreux éléments de son histoire longue et riche en péripéties». Cela pourrait bien ne plus durer.
Les églises sont sans doute l'exemple le plus flagrant de la débandade culturelle de la ville. Le Corriere raconte:
«De simples cadenas les protègent. Des cadenas qui changent souvent, que n'importe quel portier peut ouvrir, parfois pour se servir, parfois pour y cacher des choses. C'est ainsi que certaines églises deviennent des réserves de stupéfiants, d'armes, ou simplements les dépôts d'objets faux ou volés.»
Pour les objets qui y sont volés, de statues de saintes-vierges aux candélabres, il existe un véritable trafic rapporte le quotidien italien. Les objets traversent l'Italie pour trouver acheteurs. Ou bien les toiles sont imitées et revendues.
Financements
Le titre de Naples comme ville classée au patrimoine mondial lui permet l'allocation de fonds par l'Unesco, un peu plus de 200.000 dollarspour 2010-2011. Selon le Newspaper of Art, la gabegie a suscité une pétition signée par des intellectuels et demandant que ce titre soit retiré, car Naples ne fait rien pour utiliser cet argent à bon escient.
Dans son rapport de 2011, l'Unesco assurait pourtant «prendre note des efforts de l’Etat partie pour mettre en œuvre les recommandations de la mission consultative de 2008 et l’encourage à appliquer pleinement les principes et mesures énoncés dans le plan de gestion».
Réductions des budgets
Mais, outre la mauvaise gestion des biens culturels de la ville, certaines institutions ont aussi pâti de réductions de budgets liées à la crise. A l'automne, la presse déplorait ainsi que les trois millions d'euros que l'Etat italien versait jusqu'alors à la Bibliothèque de l'Instituto Italiano per gli Studi Filosofici disparaissaient, conduisant à la fermeture de l'établissement. Le public perdait ainsi l'accès au lieu et à ses 300.000 titres, dont des ouvrages anciens de Giordano Bruno.