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Apprendre l'argot à Watson, le superordinateur, n'était pas une super idée

un des responsables du programme Watson (<a href="http://www-03.ibm.com/innovation/us/watson/research-team/strategy.html">IBM</a>).
un des responsables du programme Watson (IBM).

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Zdnet, The Guardian, Fortune

Il y avait pourtant eu un signe avant-coureur. En 1992, le superordinateur d'IBM, Watson, affrontait un humain lors du jeu télévisé «Jeopardy», qui consiste à deviner la question à une réponse donnée. Alors que les participants devaient deviner quelle question se rapportait à la réponse «un coup sous la ceinture», l'ordinateur avait répondu «Qu'est-ce qu'une branlette?» Perdu, la réponse était «Qu'est-ce qu'un coup bas?»

En février 2011, Watson affrontait de nouveau des humains à «Jeopardy», et remportait deux manches sur trois, en restant poli cette fois.

Mais voilà, Watson se révèle finalement incapable d'utiliser correctement l'argot, rapporte The Guardian. En réponse à la question d'un de ses chercheurs, Watson s'est contenté de répondre «bullshit», conneries en français.

Comment Watson a-t-il appris un si vilain mot? Dans l'intention de tester la réponse de son ordinateur super intelligent au vocabulaire argotique, Eric Brown, le chercheur d'IBM chargé de son entraînement, lui a fait apprendre l'intégralité de la base de données d'Urban Dictionnary, un site populaire qui recense et définit des milliers de mots du vocabulaire argotique, rapporte The Guardian. Après l'incident de politesse, Eric Brown a installé un filtre à vulgarité et supprimé ce savoir de la mémoire de Watson, note le magazine Fortune.

Dans une interview au magazine, le chercheur affirme qu'«en tant qu'humains, nous ne réalisons pas à quel point notre communication est ambiguë». L'utilisation de l'argot n'est pas soumise à des règles immuables: selon la situation, un OMG (Oh my God, oh mon Dieu en français) pourra être compatissant ou clairement méprisant. Or un ordinateur, même extrêmement intelligent, a besoin de règles définies, qui s'ajoutent à une base de données très complète.

«C'est pourquoi Watson est capable de gagner un quiz comme "Jeopardy", explique Nigel Shabolt, professeur d'intelligence artificielle à l'Université de Southampton, Grande-Bretagne, à The Guardian. Mais il se bat encore sur comment se comporter dans une situation généralisée. […] Demander à un ordinateur de savoir utiliser un mot correctement dans des contextes variés est le défi ultime.»

 

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