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Le Royaume-Uni a failli boycotter la Coupe du monde de football 1982 à cause de la guerre des Malouines

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la Coupe du monde de football / Wikimedia Commons

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur BBC News, Daily Record, The Telegraph

Le Royaume-Uni a songé à boycotter la Coupe du monde 1982 de football en Espagne en raison de la guerre des Malouines qui l’opposait à l’Argentine, un autre participant.

Une information contenue dans des documents officiels que viennent de publier, au bout du délai légal de trente ans, les Archives nationales. Des archives qui fournissent également des révélations sur la surprise de Margaret Thatcher au moment de l’invasion argentine, ses inquiétudes sur le sort de Gibraltar ou sur le devenir de missiles français Exocet aux mains des Argentins ou ses discussions avec Ronald Reagan.

Après l'invasion des îles Malouines par les Argentins, le 2 avril 1982, le ministre des Sports Neil Macfarlane a incité, dans un premier temps, le sport britannique à s’abstenir de tout contact sur son sol avec le sport argentin. Puis, dans une lettre de mai 1982 adressée à Margaret Thatcher, il a fait part de ses doutes sur la participation à la Coupe du monde de l’Angleterre, l’Ecosse et l’Irlande du Nord:

«Jusqu’il y a une semaine ou dix jours, je campais sur la position selon laquelle c’était aux instances footballistiques de se prononcer sur leur participation. Néanmoins, la perte de vies britanniques sur le HMS Sheffield [un destroyer coulé par un missile argentin, NDLR] et les Sea Harriers [des chasseurs, NDLR] a eu un effet prononcé sur certains internationaux et dirigeants. Ils éprouvent du dégoût à l’idée de jouer le même tournoi que l’Argentine en ce moment.»

Mais quelques jours plus tard, Robert Armstrong, un des membres du cabinet de Thatcher, l'avertissait de l’impact d’un boycott, qui fournirait des opportunités de «propagande» à l’Argentine. L’ambassadeur du Royaume-Uni à Madrid avertissait lui Londres qu’un boycott serait vu «comme un manque de respect envers l’Espagne, pas comme une prise de position envers l’Argentine».

Le Daily Record, un journal écossais, explique que des Ecossais proches de Margaret Thatcher l’avaient avertie qu’un boycott serait mal perçu là-bas. Le secrétaire aux Affaires écossaises George Younger lui a alors écrit dans une note que l’opinion publique écossaise était «majoritairement opposée à un retrait».

Comme l’explique le Telegraph, les autorités du pays s’inquiétaient, au vu du tableau du tournoi, que l’Argentine puisse rencontrer l’Ecosse au second tour et l’Angleterre en finale, ce qui ne s’est finalement pas fait lors de la compétition, qui a commencé la veille du cessez-le-feu du 14 juin 1982.

L’Ecosse a été éliminée dès le premier tour, après avoir brièvement mené contre le Brésil. L’Irlande du Nord a créé la surprise en battant le pays organisateur, avant d’être écrasée par la France au second tour. Et l’Angleterre a été éliminée au second tour, comme l'Argentine, après avoir, lors du premier, inscrit à la France ce qui était alors le but le plus rapide de l’histoire de la compétition.

L’affrontement entre l’Angleterre et l’Argentine allait bien avoir lieu, mais quatre ans plus tard, lors de la Coupe au Mexique, en quarts de finale. Un match marqué par le doublé légendaire de Maradona, d'abord d’un but de la main, puis au terme d’un slalom de soixante mètres. «Nous reprochions aux joueurs anglais ce qui s’était passé, toutes les souffrances du peuple argentin… […] Nous savions que de nombreux gamins argentins étaient morts, abattus comme des petits oiseaux. C’était notre revanche», écrira le joueur dans son autobiographie.

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