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Le top 100 des plus grands penseurs mondiaux de Foreign Policy

<a href="http://www.flickr.com/photos/edenpictures/4635336716/">Aung San Suu Kyi</a>/edenpictures via Flickr CC <a href="https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/deed.fr">License by</a>
Aung San Suu Kyi/edenpictures via Flickr CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Foreign Policy

Comme chaque année à la même période, l’hebdo américain Foreign Policy publie son classement des 100 plus grands penseurs du monde. Même si le classement est très américain (8 des 10 premières personnes du classement sont américaines et les universitaires, chercheurs et économistes américains trustent le reste du classement), il a quand même le mérite de nous faire découvrir de nombreuses personnalités peu connues dont l’influence est ou sera majeure dans les années à venir, notamment des universitaires, des scientifiques, et de nombreux activistes du printemps arabe et d’autres régimes dictatoriaux.

La première place est occupée ex-aequo par Aung San Suu Kyi et Thein Sein, la première pour s’être opposée pendant plus de vingt ans à la junte militaire birmane et le second pour avoir, en tant que président, permis au pays de sortir de son régime totalitaire et coupé du reste du monde.

Les Français

Cocorico! Quatre Français font partie des penseurs les plus influents du monde selon Foreign Policy, tous dans le monde de l'économie [1]. A la 24e place, on trouve les deux économistes Thomas Piketty et Emmanuel Saez. Ils sont plus connus aux Etats-Unis qu’en France grâce à leurs travaux sur les inégalités dans la société américaine, dont les conclusions sont reprises par la Maison Blanche et les militants de gauche américains, explique FP:

«Armés d’un siècle de données brutes, les deux économistes Français ont révélé à quel point les inégalités de salaires sont devenues aigües aux Etats-Unis. Et la disparité, révèle leur recherche, a récemment atteint des niveaux jamais vus depuis le veille de la Grande Dépression.»

Christine Lagarde est la troisième française de ce classement. La présidente du FMI se trouve en 27e position. Foreign Policy la félicite d’avoir «investi au Moyen-Orient alors que personne le voulait le faire.» Le FMI a injecté 35 milliards d’euros pour relancer les économies touchées par le Printemps arabe, notamment pour aider les jeunes démocraties de Tunisie, d’Egypte et de Libye à se reconstruire.

Esther Duflo arrive à la 62e place. L'économiste française est selon Foreign Policy solidement ancrée dans l'élite économique mondiale, notamment pour son travail sur la lutte contre la pauvreté et son pragmatisme.

Les personnalités politiques sont évidemment nombreuses dans ce classement. Nombre d’entre elles sont influentes depuis plusieurs années et leur présence n’est donc pas une surprise: Barack Obama, Hillary Clinton, Benjamin Netanyahou, Angela Merkel ou encore le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.

Les personnalités à découvrir

D’autres personnalités beaucoup moins connues figurent dans ce classement. Certaines d’entre elles pourraient pourtant avoir une grande influence à l’avenir.

C’est le cas par exemple de Joyce Banda, classée 22e. Pour Foreign Policy, elle est un modèle pour le reste de l’Afrique. Elle était vice-présidente du Malawi et en est devenue la présidente à la mort du président Bingu Mutharika. Elle est la 2e femme d’Afrique à devenir chef d’Etat. Depuis son arrivée au pouvoir elle a multiplié les réformes et décisions structurelles et symboliques comme la dévaluation de la monnaie ou le remplacement de membres clés du gouvernement Mutharika. Elle s’est aussi engagée à supprimer les lois qui punissent l’homosexualité. Le jet présidentiel de son prédécesseur ainsi que ses 60 voitures de luxe ont été vendues et Joyce Banda a réduit son propre salaire de 30%.

Parmi les autres personnalités méconnues, on peut citer Sebastian Thrun et son apport majeur à la technologie des voitures sans conducteur, Shai Reshef et son projet d’université gratuite en ligne, ou encore le docteur Kiyoshi Kurokawa pour son rapport sur les causes de la catastrophe nucléaire de Fukushima qui, en plus de dénoncer la collusion entre les autorités et Tokyo Electric, remet en cause la culture japonaise de groupe et de soumission totale à l’autorité.

[1] Dans une première version, nous avions oublié Esther Duflo. Toutes nos excuses à l'intéressée et à nos lecteurs. Retourner à l'article

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