Monde

Xi Jinping, nouvel homme fort de la République populaire de Chine

Xi Jinping et Li Keqiang arrivent à leur conférence de presse le 15 novembre 2012. Carlos Barria / Reuters
Xi Jinping et Li Keqiang arrivent à leur conférence de presse le 15 novembre 2012. Carlos Barria / Reuters

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Xinhua, AP, Christian Science Monitor, CNN

Jeudi 15 novembre, à l’issue du XVIIIe congrès du Parti communiste chinois (PCC) qui s'est tenu au Grand Palais du Peuple à Pékin, Xi Jinping, 59 ans, a été élu secrétaire général du Parti pour cinq ans, faisant de lui l’homme le plus puissant de Chine. Il sera sans doute reconduit à ce poste et présidera aux destinées du pays pour dix ans.

Le Comité permanent du parti, qu’il dirige, est réduit de neuf à sept membres, confirmant la rumeur qui avait cours ces dernières semaines. Après son élection, Xi a tenu une conférence de presse télévisée en compagnie des six autres nouveaux membres du Comité permanent, qui sont restés silencieux.

Hu Jintao, président de la République populaire de Chine, sera remplacé par Xi Jinping en mars prochain. Li Keqiang, numéro deux du nouveau comité permanent, devrait quant à lui devenir Premier ministre à la même date.

Xi préside également la Commission militaire centrale selon l’agence chinoise d’Etat Xinhua, ce qui marque une rupture avec la tradition du parti: les dirigeants à la retraite gardaient auparavant ce poste pour une période tansitoire, précise AP, afin de conserver de l’influence.

Plusieurs chantiers urgents attendent l'équipe dirigeante: les réformistes pressent Xi de réduire les privilèges des entreprises d’Etat, de faciliter la migration des ruraux vers les villes et, avant tout, de réformer le pouvoir lui-même… Xi a d’ailleurs déclaré lors de son allocution télévisée qu’il y avait «beaucoup de problèmes urgents à régler au sein du parti, en particulier la corruption».

«Si nous échouons à traiter cette question correctement, elle pourrait se révéler fatale pour le parti, et même être la cause de l’effondrement du parti et de la chute de l’Etat», a mis en garde l’ancien président Hu Jintao lors du congrès.

Leur ascension représente un changement de génération, poursuit l'agence AP: Xi et Li passent pour être plus ouverts aux idées nouvelles que leurs prédécesseurs, bien que liés au consensus politique chinois. Si le parti pourrait décider d'introduire des mesures expérimentales pour renforcer la démocratie interne et les débats, la stabilité reste la préoccupation majeure des dirigeants, écrit le Christian Science Monitor: «La règle du parti unique sera sauvegardée

Moment crucial dans la vie du parti, la transition au sein du comité permanent est source de tensions. Selon l’expert Willy Lam interrogé par CNN, le PCC voit s’affronter trois courants internes:

«Depuis le début des années 1990, trois factions principales ont émergé à l’intérieur du parti: la faction de Shanghai dirigée par l’ancien président Jiang Zemin, la faction de la ligue des jeunesses communistes dirigée par le président (sortant) Hu Jintao, et le Gang des Princelings [Princes rouge] –une référence aux descendants des vieux dignitaires du parti– conduite par le nouveau président Xi Jinping.»

Si Xi «est beaucoup plus détendu que Hu Jintao, c’est qu’il est né au sein de l’aristocratie du Parti communiste chinois. Il a ainsi cette assurance innée de ceux qui ont grandi dans un milieu où tout paraît possible», écrit ainsi John Garnaud dans son portrait du nouveau dirigeant chinois publié sur Slate.fr.

La descendance ne confère pas pour autant une immunité totale au sein du parti communiste chinois. Lors de l'annonce de la tenue du congrès, le parti a indiqué que Bo Xilai, l'un de ces princes rouges et ancien numéro 1 du PC à Chongqing, en avait été exclu à cause d'un scandale de meurtre et de corruption impliquant sa femme.

cover
-
/
cover

Liste de lecture