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Les Beatles nous aident à mieux comprendre le fonctionnement cérébral

<a href="http://en.wikipedia.org/wiki/File:The_Fabs.JPG">Les Beatles à New York en 1964</a> / UPI via Wikimedia Commons
Les Beatles à New York en 1964 / UPI via Wikimedia Commons

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur NPR, Science Daily

Cette histoire qui mêle pop anglaise, neurosciences et mémoire est racontée sur le site de NPR.

Quand il était adolescent, le spécialiste du cerveau à l’université de Georgetown Josef Rauschecker vivait en Europe et était fan des Beatles. Sa mère lui disait qu’écouter The White Album, Revolver ou Rubber Soul l’empêchait de se concenter. Pourtant ces chansons sont restées dans sa mémoire, imprimées pour toujours dans son cerveau d’ado.

Des années après, il a réécouté ses disques et s’est rendu compte qu’il connaissait les chansons par coeur:

«C’était comme si tout était stocké dans mon cerveau, comme une sorte d’histoire.»

Mais cette mémoire ne fonctionne que s’il écoute l’album: il est incapable de dire à froid quelle chanson vient après Michelle, par exemple (1).

Le chercheur a donc l’idée de soumettre des volontaires à de la musique en mesurant leurs réactions cérébrales grâce à un scanner. Or c’est la partie motrice du cerveau, celle qui contrôle les muscles, qui est activée pendant l’écoute de musique, et ce n’est pas ce à quoi il s’attendait.

Brannon Green, un étudiant de Rauschecker, a mené une autre étude, faisant cette fois écouter de la musique atonale à ses volontaires, mais selon un procédé particulier.

D’abord, une première séquence du morceau est proposée à l’écoute, puis la première et la deuxième, et ainsi de suite jusqu’au bout du morceau. Conséquence: certaines parties ont été écoutées en boucle, d’autres peu de fois. Et les scanners ont montré que les zones motrices étaient plus actives quand les personnes écoutaient les nouvelles séquences de notes.

«La partie activée du cerveau dans l’expérience est aussi celle qu’on utilise pour apprende à skier ou à danser», explique Green sur le site Science Daily. Pour Rauschecker, la mémorisation d’un morceau s’apparente à un jeu de dominos: les tons sont enchaînés les uns aux autres dans une séquence. «C’est comme pousser le premier domino, ils tombent tous, l’un après l’autre», précise le chercheur. C’est pourquoi un pianiste qui a un trou de mémoire doit repartir d’une séquence précédente pour passer enfin le passage… Et pourquoi on peut chanter le prochain morceau des Beatles quand on écoute un de leurs albums qu'on connaît déjà...

(1) NDLE: En vrai, cet exemple est problématique. Michelle est parue sur l'album Rubber Soul. Elle clôture la face A. Dans l'édition britannique, la chanson qui suit est What Goes On. Mais dans l'édition américaine, c'est It's Only Love. Retourner à l'article

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