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La Russie est-elle l'eldorado des essais pharmaceutiques?

<a href="http://www.flickr.com/photos/emagineart/4741451457/">Pills 1 </a>/ e-Magine Art via Flickr CC <a href="http://creativecommons.org/licenses/by/2.0/deed.fr">Licence By</a>
Pills 1 / e-Magine Art via Flickr CC Licence By

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur New York Times

La Russie attire de plus en plus les laboratoires pharmaceutiques qui souhaitent tester des médicaments. Le New York Times, qui consacre un article à la question, affirme qu'aujourd'hui 5% des essais cliniques ont lieu en Russie (50% ont lieu aux Etats-Unis), et que ce chiffre ne cesse de croître.

«Le nombre de médicaments testés sur des Russes est monté en flèche l'année dernière. Les organismes de contrôle russes ont approuvé 448 tests cliniques dans les six premiers mois de 2012 contre 201 à la même période l'année dernière, soit une augmentation de 96%.»

Pour les Russes, ces essais sont une solution comme une autre de se faire soigner et d'avoir accès à une médecine de pointe et à des contrôles réguliers de leur état de santé. Pour les industries pharmaceutiques, la Russie est idéale: les Russes ne rechignent pas à s'inscrire à leurs campagnes de tests. Les industries trouvent très facilement et très rapidement des clients, qu'ils paient beaucoup moins cher qu'aux Etats-Unis, pour réaliser le même essai clinique.

L'Etat russe y trouve aussi son compte. Le journal américain rappelle que le gouvernement russe a voté une loi en 2010 qui impose aux «compagnies pharmaceutiques étrangères de tester les médicaments qui seront vendus en Russie, en Russie». Ce sont surtout les externalités positives de ce phénomène qui intéressent le gouvernement russe:

«Le gouvernement du président Vladimir Poutine, pressé de diversifier l'économie loin de la dépendance au pétrole, accueille avec plaisir les emplois et les investissements en haute-technologie associés aux tests cliniques.»

Tout n'est pas rose pour autant. «Inévitablement, les tests tournent mal parfois», nuance le New York Times. Autre problème: la vulnérabilité des populations, qui sont prêtes à tout pour se soigner. «Les patients sont plus enthousiastes pour s'inscrire car ils n'ont aucune autre alternative et ont tendance à avoir une confiance aveugle dans la médecine», expliquait le magazine Fortune en 2005, qui consacrait une enquête aux tests cliniques dans les pays pauvres, Russie comprise.

D'autres pays, comme Singapour, la Corée du Sud, la Chine et l'Inde mais aussi les pays d'Afrique attirent les entreprises pharmaceutiques pour leurs tests. Cette diversification des zones pour les essais pharmaceutiques pose le problème des contrôles au cours du processus des tests, beaucoup moins rigoureux qu'aux Etats-Unis, selon Fortune.

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