France

Le «tapis rouge» déroulé par Cameron, dernière pique franco-britannique

David Cameron adresse un discours lors du congrès du Parti conservateur écossais, mars 2012. REUTERS/David Moir
David Cameron adresse un discours lors du congrès du Parti conservateur écossais, mars 2012. REUTERS/David Moir

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Daily Mail, AFP (via La Croix), Telegraph

Le Premier ministre britannique David Cameron a déclaré qu'il déroulerait «le tapis rouge» aux expatriés français et aux entreprises de notre pays, dans une pique lancée contre le projet du gouvernement Hollande de créer un nouveau taux d'imposition à 75% pour les revenus au-delà d'un million d'euros par an.

Cameron a ainsi dit devant une assemblée de dirigeants d'entreprise à Los Cabos, au Mexique, en marge du sommet du G20:

«Je pense que c'est mal d'avoir un taux d'imposition maximum complètement anti compétitif. Si les Français font leur taux de 75%, nous déroulerons le tapis rouge et accueillerons davantage d'entreprises françaises en Angleterre, et ils peuvent payer leurs impôts en Angleterre et financer notre système de santé, nos écoles, etc.»

«Je ne sais pas comment on fait pour dérouler un tapis rouge au travers» de la Manche, a répliqué le ministre du Travail Michel Sapin, «il risque de prendre l'eau».

La pique lancée par le premier ministre britannique David Cameron au gouvernement français n'est que la dernière en date, dans un jeu de vacheries franco-britannique qui dure depuis des mois.

Lors de son entretien avec Slate.fr, publié au lendemain de sa victoire, François Hollande avait par exemple dit à propos des Anglais qu'ils étaient attentifs «aux seuls intérêts de la City», et rappelé que «l'Europe n'est pas un tiroir caisse et encore moins un self service»:

«Reconnaissons que les Britanniques ont été particulièrement timides sur les enjeux de la régulation financière, et attentifs aux seuls intérêts de la City. D’où leurs réticences à la mise en place de la taxe sur les transactions financières et à l’harmonisation fiscale en Europe. Et qui s’ajoutent à une relative indifférence à l’égard du sort de la zone euro, car la Grande-Bretagne est davantage protégée de la spéculation puisque la Banque centrale peut intervenir directement pour le financement de la dette. L’Europe n’est pas un tiroir caisse et encore moins un self service.»

Fin février, le maire de Londres Boris Johnson avait ouvertement dragué les entreprises françaises et leurs employés, déclarant:

«Bienvenue à Londres [dit en français]. Elle est la capitale mondiale de la finance. Elle est à votre porte, et si votre propre président ne veut pas des emplois, des opportunités et de la croissance économique que vous générez, nous en voulons.»

Tandis que David Cameron qualifiait de «folie» l'idée de Nicolas Sarkozy d'une taxe Tobin, ajoutant:

«Si la France fait cette taxe, et bien notre porte sera ouverte, et nous serons capable d'accueillir de nombreuses banques françaises au Royaume Uni.» 

Lors d'une visite à Londres, la presse britannique a demandé à François Hollande s'il avait quelque chose à dire à la ville (après les propos de son maire), ce à quoi Hollande avait répondu «nous devons avoir plus de régulation», avant de préciser qu'il n'était pas «dangereux».

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