Culture

Ray Bradbury, l'auteur de «Fahrenheit 451», est mort à l'âge de 91 ans

Ray Bradbury, en 1975. Alan Light via <a href="http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Ray_Bradbury_%281975%29.jpg">Wikimedia Commons.</a>
Ray Bradbury, en 1975. Alan Light via Wikimedia Commons.

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur io9, The New York Times, Associated Press

L’écrivain de science-fiction américain Ray Bradbury est mort, mardi 5 juin au soir à Los Angeles, à l’âge de 91 ans. Le site io9, qui annonce l’information mercredi, en a obtenu confirmation de sa famille et de son biographe, Sam Weller.

Son petit-fils Danny Karapetian a rendu hommage à son grand-père dans une déclaration publiée par le site:

«Son héritage survit dans son œuvre monumentale, livres, films, télévision et théâtre, mais aussi, et c’est le plus important, dans les esprits et les cœurs de tous ceux qui l’ont lu, car le lire c’était le connaître. Il était le plus grand enfant que je connaisse.»

«Trop de films, maintenant, sont faits pour les enfants de 14 ans. Et moi je n’en ai que 12!», déclarait d’ailleurs en 1990 au Nouvel Observateur ce grand cinéphile. Son œuvre la plus connue, le roman Fahrenheit 451, publié en 1953, avait été adaptée au cinéma en 1966 par François Truffaut, avec l’acteur allemand Oskar Werner dans le rôle du capitaine de pompiers Montag, chargé de brûler les livres dans une société futuriste où ils sont interdits et qui finit par se révolter contre ce rôle.

«Je trouve que François Truffaut a fait du bon boulot», expliquait l'écrivain dans un livre d’entretiens, Conversations with Ray Bradbury, se disant «flatté» d’avoir été contacté «par un jeune réalisateur avec une si énorme réputation».

Dans sa nécrologie, le New York Times le présente comme «l’écrivain qui a le plus contribué à introduire la science-fiction moderne dans la littérature grand public», aux côtés, entre autres d’Isaac Asimov ou Arthur C. Clarke. «Il écrivait tous les jours dans le bureau au sous-sol de sa maison de Cheviot Hills et apparaissait de temps en temps dans des librairies, des collectes de fonds pour des bibliothèques et d’autres évènements littéraires dans la région de Los Angeles», raconte de son côté l’agence Associated Press.

C’est d’ailleurs pour défendre une vieille bibliothèque de la région menacée de coupes budgétaires que cet amoureux des livres avait accordé une de ses dernières interviews, en 2009, au New York Times. «J’ai été élevé par les bibliothèques», y racontait-il en qualifiant Internet de «grande distraction», anecdote à l’appui:

«Yahoo m’a appelé il y a deux mois. Ils voulaient mettre un de mes livres sur leur site. Vous savez ce que je leur ai répondu? Allez au diable. Allez au diable et Internet avec vous.»

En novembre dernier, le nom de Ray Bradbury était revenu dans l’actualité: son éditeur américain Simon & Schuster avait annoncé la signature d’un contrat pour la publication de Fahrenheit 451… en e-book. Et aujourd'hui, on peut trouver sur Internet sa traduction intégrale, ce qui nous permettra de méditer en français cette citation de Fahrenheit 451 relevée par Slate.com:

«Chacun doit laisser quelque chose derrière soi à sa mort, disait mon grand-père. Un enfant, un livre, un tableau, une maison, un mur que l'on a construit ou une paire de chaussures que l'on s'est fabriquée. Ou un jardin que l'on a aménagé. Quelque chose que la main a touché d'une façon ou d'une autre pour que l'âme ait un endroit où aller après la mort, comme ça, quand les gens regardent l'arbre ou la fleur que vous avez plantés, vous êtes là.»

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