Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur G1, AFP
G1, le portail d’information du groupe brésilien Globo, divulgue des éléments du rapport final du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) français sur la catastrophe du vol AF447 d’Air France reliant Rio de Janeiro à Paris, qui s’est abîmé le 1er juin 2009 dans l’océan Atlantique, le crash coûtant la vie à l’ensemble des 228 passagers et membres d’équipage. Un document qui fait de l’action erronée du copilote aux commandes la cause essentielle du drame et pointe une série d’autres facteurs.
Le rapport ne sera publié par le BEA que le 5 juillet mais, en application de l’annexe 13 de la Convention de Chicago sur l’aviation civile [PDF], il a déjà été envoyé pour avis aux bureaux d’enquêtes du Brésil, des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de l’Allemagne, qui sont associés aux investigations.
Selon G1, il pointe l’utilisation par le copilote d’une «mauvaise procédure», en l’occurrence une action à cabrer effectuée alors que le pilote automatique de l’A330 venait de se déconnecter du fait du gel des sondes Pitot, qui servent à mesurer la vitesse de l’appareil. Ce point avait déjà été relevé par le BEA dans son dernier rapport d’étape, en juillet 2011 [PDF], où il notait qu’«en moins d’une minute après le désengagement du pilote automatique, l’avion est sorti de son domaine de vol à la suite d’actions de pilotage manuel majoritairement à cabrer». En clair, le copilote est monté trop haut et avec une vitesse trop faible, emmenant l’appareil dans une situation de «décrochage» où il n’était plus soutenu par l’air, ce qui a provoqué sa chute fatale jusqu’à l’océan.
Le rapport final du BEA devrait également pointer une série de facteurs contributifs de l’accident, comme le passage de l’avion dans une cellule orageuse avant la déconnexion du pilote automatique, le manque de formation de l’équipage au pilotage en situation dégradée ou encore l’impact qu’ont pu avoir les informations disponibles dans le cockpit et le positionnement des instruments de vol sur l’attitude des deux copilotes et leur coordination.
Contacté par G1, Air France n’a pas fait de commentaire tandis qu’Airbus a affirmé que «les autorités chargées de l’enquête n’avaient pas identifié de problème relatifs aux appareils» et qu’avant publication du rapport définitif, toute mention dans la presse relevait de la «spéculation».
Le BEA n’est pas chargé d’établir des fautes ou des responsabilités dans l’accident mais uniquement d’en éclairer les circonstances techniques. Dans le volet judiciaire, Air France et Airbus ont été mis en examen pour homicide involontaire dans le cadre d’une enquête instruite à Paris par la juge Sylvia Zimmermann. Celle-ci doit, le 10 juillet, porter un rapport final d’expertises techniques et médicales à la connaissance des familles, dont certaines critiquent la primauté accordée à l’hypothèse de l’erreur humaine.