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Attentats: Rome envisage le recours à l'armée

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Carabinieri!/Giopuo Via Flickr License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Sky, Il secolo XIX, AGI, Corriere della sera, La Repubblica

Selon la Repubblica, le gouvernement italien envisage d’envoyer l’armée dans toute la péninsule pour protéger les agences fiscales d’Equitalia, le fisc italien, et les bureaux du second groupe industriel Finmeccanica, récemment visés par des attentats de groupes anarchistes, a déclaré dimanche la ministre de l’Intérieur, Anna Maria Cancellieri

Dans une interview accordée aux quotidiens italiens Il Corriere della Sera et la Repubblica, Anna Maria Cancellieri indique qu’une «circulaire a été envoyée pour inviter à élever le seuil d’alerte autour des lieux sensibles sur tout le territoire national». L'envoi de l'armée est «une solution possible [...] S'en prendre à Equitalia, c'est s'en prendre à l'Etat».

La violence contre l'austérité

Cette annonce intervient alors que la cellule italienne Olga de la Fédération anarchiste informelle (FAI) a revendiqué vendredi 11 mai l’attentat qui a blessé à Gênes le patron d’Ansaldo Nucleare, une filiale du géant public Finmeccanica.

Depuis quelques mois, la colère monte en Italie contre le gouvernement de Mario Monti, qui multiplie les mesures d'austérité et augmente les impôts pour réduire le déficit budgétaire. Dernière attaque en date, deux cocktails Molotov ont été lancés samedi 12 mai contre un bureau de l'agence de perception de l'impôt Equitalia dans la ville portuaire de Livourne. Selon l'agence de presse italienne AGI, le président du Conseil des ministres avait annoncé le 12 mai qu'il voulait élargir les pouvoirs d'Equitalia dans le cadre de son offensive contre la fraude et l'évasion fiscale qui, d'après le journal génois Il Secolo XIX, prive le Trésor public italien de 120 à 160 milliards par an

Selon Il fatto quotidiano, la multiplication des suicides de chômeurs ou d'entrepreneurs endettés a augmenté la rancune du peuple italien contre la cure d'austérité amorçée par Mario Monti. Il y a deux semaines, à Bergame, un entrepreneur de 54 ans avait séquestré pendant plusieurs heures un responsable d'Equitalia, sous la menace d'une arme, avant de se rendre à la police.  Il Corriere della sera indique que l'agence de perception d'impôt reçoit aussi de nombreux colis suspects et des lettres piégées, qui avaient en décembre blessé le directeur général d'Equitalia. A cela s'ajoutent plusieurs manifestations violentes entre manifestants et policiers, dont celle qui a éclaté le 11 mai à Naples.

Ces diverses attaques ravivent les craintes de la résurgence de la violence extrémiste qui avait frappé l'Italie durant «les années de plomb» en 1970-1980. 

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