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Murdoch: derniers avancements de la tentaculaire enquête Leveson

Le ministre Jeremy Hunt quitte son bureau à Londres, le 24 avril. REUTERS/Olivia Harris
Le ministre Jeremy Hunt quitte son bureau à Londres, le 24 avril. REUTERS/Olivia Harris

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Guardian, Associated Press, BBC, The Telegraph

C'est ce mercredi 25 avril que le magnat de la presse Rupert Murdoch doit répondre du volet sur les liens entre médias et politiciens britanniques de l'enquête Leveson, commission publique sur l'éthique et les pratiques de la presse britannique mise en place après le scandale des écoutes qui a conduit à la fermeture de News of The World.

En attendant, c'est Jeremy Hunt qui fait parler de lui. Mardi 24 avril, au cours du 3e module de l'enquête, des e-mails ont été révélés mettant en cause le ministre de la Culture, des médias et des sports britannique: il aurait transmis de manière illégale des informations confidentielles à l'empire Murdoch pour l'aider dans son rachat du bouquet satellite BSkyBrapporte le GuardianL'offre de rachat avait finalement été retirée en juillet 2011 après l'éclatement du scandale des écoutes téléphoniques.

Associated Press, via Le Nouvel Observateur, explique:

«Cette correspondance électronique laisse à penser que Jeremy Hunt, qui était chargé de décider si l'autorité britannique de la concurrence devait être saisie de l'opération, ne s'est pas montré aussi neutre qu'il prétendait.»

Le ministre aurait en effet fourni à Murdoch des renseignements sur ses adversaires, et donné des conseils sur la façon de présenter son offre. Les e-mails montre également «comment News Corp attendait de Hunt qu'il fasse pression pour que l'accord BskyB soit approuvé».

Le leader de l'opposition Ed Miliband, qui a demandé à Jeremy Hunt de démissionner, a, selon la BBC, déclaré:

«Hunt aurait dû défendre les intérêts des Britanniques. En réalité, il s'avère aujourd'hui que ce sont les intérêts de Murdoch qu'il défendait. Il a dit lui-même que son devoir était d'être transparent, impartial et juste dans le rachat de BSkyB.»

En janvier 2011, Jeremy Hunt avait annoncé devant les parlementaires qu'il abordait cette prise de décision «avec une totale impartialité et en suivant strictement le processus privé».

En tant que ministre des Sports, poste qui fait de lui le plus haut responsable politique des Jeux olympiques de Londres, sa position pourrait être menacée s'il s'avérait qu'il avait effectivement pris parti pour Murdoch.

Le Premier ministre David Cameron s'est pour le moment contenté de lui renouveler sa confiance, et Jeremy Hunt souhaite désormais avoir l'opportunité de défendre son cas le plus tôt possible, afin de prouver qu'il a «mené ce processus avec une impartialité scrupuleuse».

James Murdoch, fils de Rupert et dirigeant de la branche britannique de News Corp, également entendu le 24 avril par la Leveson inquiry, a quant à lui évoqué une vingtaine de repas et réunions avec David Cameron et d'autres dirigeants comme Tony Blair, Gordon Brown et Alex Salmond.

Rupert Murdoch, entendu ce mercredi, devra notamment répondre de ses tentatives d'influencer le gouvernement au moment du rachat de BSkyB.

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