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Augmenter les prix pour réduire l'alcoolisme, la solution de David Cameron

<a href="http://hr.wikipedia.org/wiki/Datoteka:Imlauer_Ihr_zu_Fuessen_1883.jpg">Gustav Imlauer: Ihr zu Füßen!</a>, via Wikimedia Commons
Gustav Imlauer: Ihr zu Füßen!, via Wikimedia Commons

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Sunday Times, The Guardian, Bloomberg

L'alcoolisme au Royaume-Uni a coûté en 2010 8.790 vies (selon les statistiques officielles) et 3 milliards de livres au système de santé national (NHS).

Une réalité qui transcende les classes sociales: le 22 février, le député britannique Eric Joyce déclenchait une bagarre avec quatre autres parlementaires dans un bar de Westminster, alors qu'il était saoul. Une bagarre pour laquelle il a été condamné à payer 4.400 livres d'amende, comme le rapportait The Guardian.

«Le binge drinking épuise les moyens de nos hôpitauxgénère le chaos dans nos rue et répand la peur dans nos communautés, soutenait le Premier minsitre David Cameron. (...) Nous ne pouvons pas continuer comme ça.» Pour lutter contre ce phénomène, le gouvernement conservateur a donc proposé de mettre sur pied, en Angleterre et au Pays de Galles, des mesures qui visent notamment à réduire la consommation d'alcool avant les sorties.

Comme l'explique Bloomberg, il s'agira d'imposer un prix minimum de 40 centimes par unité d'alcool, et d'interdire les prix de gros dans les supermarchés. Des mesures auxquelles le parlement écossais réfléchit déjà. Selon le gouvernement Cameron, le résultat serait une réduction de 50.000 crimes par an.

Cette proposition, qui n'a pas pour but de transformer les comportements mais surtout de frapper fort au porte-monnaie des consommateurs, ne fait pas l'unanimité. Un article publié dans la version papier du Sunday Times pointe par exemple l'exemple français. Si, en France, l'alcool est moins taxé et consommé en plus grandes quantités qu'au Royaume-Uni, pourquoi les violences liées à l'alcool ne sont-elles pas plus fréquentes? Si l'on suit le raisonnement de David Cameron, les Français devraient avoir un vrai problème de violence.

Pour expliquer cette différence, l'anthropologue Kate Fox, citée par le Sunday Times, suggère qu'au Royaume-Uni la consommation d'alcool est plus communément associée à la violence qu'en France. Résultat, lorsqu'ils boivent, les Britanniques auraient davantage tendance à coller à cette conception et à se montrer violent. «Ce que cela implique, explique Kate Fox, c'est qu'une certaine catégorie de la société (les jeunes gens en colère, s'il fallait catégoriser de façon plus scientifique), recherche la violence, et l'alcool leur donne une excuse pour l'engager.»

La solution serait plutôt dans une action sur les conditions sociales de l'alcoolisme. Un article publié par The Independent suggère par exemple de s'occuper plutôt des publicités et des sponsors sportifs, pointant un  problème essentiellement culturel plutôt que financier ou légal et qualifie la proposition conservatrice de «demi-stratégie»

«Tant qu'il sera encore considéré comme acceptable, voire normal, de se saouler de manière incontrôlée, les problèmes de surconsommation subsisteront.»

D'après une émission de BBC Radio 4 citée par le Sunday Times, le nombre d'unités d'alcool consommées en moyenne par un adulte britannique a baissé d'environ 20% depuis 5 ans, et les crimes liés à l'alcool ont baissé d'environ un quart.

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