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Trayvon Martin: des manifestants en capuche pour dénoncer un crime raciste

<a href="http://www.flickr.com/photos/werthmedia/6851500074/">Trayvon Martin Protest, Sanford</a>. werthmedia via Flickr CC <a href="http://creativecommons.org/licenses/by/2.0/deed.fr">Licence by</a>
Trayvon Martin Protest, Sanford. werthmedia via Flickr CC Licence by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur ABC News, The Washington Post, Time, The Guardian, The Los Angeles Times

Ils étaient plus de 1.000 personnes à manifester capuche sur la tête dans le centre de Washington samedi 24 mars, rapporte le Washington Post. Une capuche, comme celle que portait Trayvon Martin.

Le 26 février, cet adolescent noir de 17 ans sort de chez lui pour faire des courses, à Sanford en Floride. Sur le trajet du retour, il téléphone à sa petite amie: «Un type est en train de me suivre», lui dit-il. Un homme, George Zimmerman, l’a en effet pris en filature et l’abat quelques instants plus tard, rapporte ABC News qui revient sur la chronologie de ce meurtre. L'adolescent n'était armé que d'un paquet de bonbons et d'une bouteille de thé glacé.

Quand la police arrive sur les lieux, elle trouve le corps de Trayvon Martin et George Zimmerman à ses côtés. Ce dernier affirme aux policiers avoir tiré en état de légitime défense, invoquant la loi dite «Stand your ground» («Défendez vous»), en vigueur en Floride depuis 2005, et fortement contestée, comme le rappelle le LA Times. Le texte autorise en effet l’usage mortel de la force, dans certains cas.

Croyant l’homme sur parole, les policiers le laissent libre, sans effectuer de vérifications supplémentaires, sans même procéder aux tests visant à déceler s'il avait consommé de la drogue ou de l’alcool. Des tests qu’ils effectueront en revanche sur le cadavre de Trayvon Martin.

Or il apparaît très vite que George Zimmerman s’était autoproclamé gardien de la sécurité du quartier où il vivait. Armé, effectuant des patrouilles, en 14 mois il a composé plus de 46 fois le 911, le numéro d'urgence de la police.

Ce 26 février justement, il appelle la police au sujet d’une personne dont le signalement correspond à celui de Trayvon Martin. Décrivant un homme portant une «capuche grise», Zimmerman qualifie son comportement de «très suspect» avant de passer à l'acte.  

«Trayvon Martin ne serait pas mort s'il n'avait pas porté de capuche», n'hésite pas à écrire Geraldo Rivera sur Fox News, implorant les parents «de ne pas laisser les enfants provoquer la folie». Une lecture particulière que ne partagent certainement pas les manifestants de Washington.

George Zimmerman aurait de plus utilisé des adjectifs racistes pour désigner Trayvon Martin lors de son appel au 911. Le mot «coon», terme injurieux signifiant «nègre», aurait ainsi été prononcé. Un détail qui pourrait permettre à la justice américaine de poursuivre George Zimmerman pour «crime de haine», lors du futur procès.

«Si j’avais un fils, il ressemblerait à Trayvon Martin», a déclaré Barack Obama le 23 mars. L’affaire prend de l'ampleur aux Etats-Unis. Une pétition réclamant la «justice pour Trayvon» a déjà recueilli près de deux millions de signatures et Bill Lee, le chef de la police de Sanford, a présenté sa démission le 22 mars. D'autres manifestations sont prévues dans plusieurs villes du pays.

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