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Syrie: deux journalistes morts dans des bombardements sur Homs

<a href="http://www.flickr.com/photos/syriafreedom/6875373257/">Destruction in Baba Amr, Homs by Assad Militias</a>. FreedomHouse via Flickr CC <a href="http://creativecommons.org/licenses/by/2.0/deed.fr">Licence by</a>
Destruction in Baba Amr, Homs by Assad Militias. FreedomHouse via Flickr CC Licence by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Guardian, Le Monde, Reuters, Nouvel Obs, BBC News

Eux aussi ont été victimes de la violence du régime de Bachar al-Assad. Le photographe français Rémi Ochlik et la journaliste américaine Marie Colvin sont morts le 22 février en Syrie. Tous deux se trouvaient dans un bâtiment faisant office de centre de presse dans la ville assiégée de Homs, bombardé par l’armée. Ils ont ensuite été fauchés par une roquette alors qu’ils s’enfuyaient, rapporte un témoin à l’agence Reuters.

Au total près de 106 journalistes ont été tués en Syrie depuis un an, a déclaré le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand à la sortie du Conseil des ministres, avant de confirmer le décès des deux reporters. En France, la disparition de Rémi Ochlik fait suite à celle de Gilles Jacquier le 11 janvier dernier.

De son côté, la porte-parole du Conseil national syrien Bassma Kodmani dénonce un acte délibéré de la part de Damas:

«Bachar al-Assad veut réaliser ce que son père a fait à Hama il y a 30 ans et ne veut pas de témoins. Nous avons désespérément besoin  de la présence des journalistes étrangers.»

Aussitôt la nouvelle rendue publique, de nombreux témoignages de journalistes et d’amis ont été publiés. Dans les pages du Guardian, Marie Colvin, qui travaillait pour le journal britannique Sunday Times, est décrite comme «une des meilleures correspondantes de sa génération», quelqu’un «qui était toujours déjà sur place lorsque nous arrivions» voulant avant tout «raconter les histoires des victimes des guerres».

Signe particulier, la journaliste portait un cache-œil depuis qu’elle avait été touchée par un éclat de mortier au Sri Lanka, signe de sa grande expérience des conflits armés. La veille de sa mort, elle avait été interviewée par la BBC pour laquelle elle décrivait la violence de la répression. «J’ai vu un petit bébé d’à peine deux ans mourir aujourd’hui», avait-elle alors rapporté.

Rémi Ochlik est également décrit comme un «photographe talentueux». Âgé de 29 ans et déjà récompensé à de multiples reprises, il avait notamment couvert les printemps arabes avant de se rendre en Syrie. Révolution de Jasmin en Tunisie, chute de Moubarak et de Kadhafi, autant d’événements historiques immortalisés par ses clichés. Quelques-unes de ses photos sont disponibles sur son site.

Alors que l’attaque sur Homs dure depuis plus de deux semaines, les bombardements ont encore gagné en intensité ces derniers jours, conduisant au massacre de la population civile prise au piège. Plus de 7.600 personnes, dont 5.542 civils, ont été tuées depuis le début de la révolte syrienne en mars 2011, a fait savoir le même jour l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

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