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Inutiles, les contrôles de sécurité dans les aéroports?

<a href="http://www.flickr.com/photos/mascarenhas/291096890">Un contrôle de sécurité à l'aéroport</a> Fabio Mascarenhas via Flickr CC <a href="http://creativecommons.org/licenses/by/2.0/deed.fr">License by</a>
Un contrôle de sécurité à l'aéroport Fabio Mascarenhas via Flickr CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Vanity Fair, ProPublica, Time

C'est en compagnie de Bruce Schneier, expert en cryptographie et en sécurité informatique, qu'un journaliste de Vanity Fair, Charles C. Mann, arrive au Reagan National Airport, qui se trouve à Washington DC. Leur objectif? Démontrer qu'il est aisé de détourner les techniques de sécurité mises en place par la TSA, Transportation Security Agency, créée deux mois après les attentats terroristes du 11-Septembre par le gouvernement Bush et intégrée depusi 2003 au département de la Sécurité intérieure.

Perfectionnement du contrôle des bagages en soute et en cabine, interdiction des liquides en cabine, interdiction d'objets spécifiques comme les boules à neige ou les cartouches d'encre: autant de mesures prises pour un coût de fonctionnement et d'investissement évalué à 1.100 milliards de dollars en dix ans.

Le jugement de Bruce Schneier est sans appel:

«Les seules mesures de sécurité valables dans les aéroports depuis le 11-Septembre sont la fermeture à clé des portes d'accès au cockpit pour que les terroristes ne puissent y entrer, l'appariement des bagages avec les passagers –pour être sûr que les gens ne puissent enregistrer des bagages, et ensuite ne pas monter à bord– et l'enseignement de quelques astuces aux passagers pour savoir se défendre. Le reste, c'est du théâtre.»

Une efficacité également questionnée par un article du site d'investigation ProPublica, pointant des dangers que les scanners corporels pourraient avoir du mal à repérer, comme des dispositifs explosifs implantées chirurgicalement. D'autant plus, avance Bruce Schneier, que les terroristes potentiels s'adaptent aux techniques de sécurité.

«C'est comme si on disait, la dernière fois, les terroristes portaient des t-shirts rouges, donc on va interdire les t-shirts rouges.»

«Les Etats-Unis n’appliquent pas en interne beaucoup des choses qu’ils nous demandent de faire. Nous ne devrions pas accepter cela. Nous devrions dire, “Nous ferons seulement les choses que nous considérons essentielles et que vous les Américains considérez essentielles aussi”.» C'était le coup de gueule du PDG de British Airways, Martin Broughton, en octobre 2010, critiquant le caractère superflu de certaines mesures de sécurité.

Une frustration pour autant vaine, avait estimé le Guardian, pointant le fait que «la paranoïa chez les agences de sécurité en Europe et aux Etats-Unis est telle qu'une fois qu'une mesure de sécurité ou qu'une routine a été mise en place, personne n'ose y toucher de peur d'être accusé plus tard d'avoir été à l'origine du changement qui a créé une brèche dans le système pour les terroristes». Ce qui est d'autant plus inutile, argue Schneier pour qui il faut arrêter les terroristes avant même qu'ils ne s'approchent de l'aéroport, «pas les attraper à la dernière minute quand ils sont sur le point d'embarquer».

Après la plainte de syndiqués de l'aéroport de Boston, des doutes avaient également émis sur la dangerosité des scanners corporels, utilisant des X-ray, pour la santé, notamment en matière de prévention du cancer.

Toutefois, les experts avaient pointé deux failles dans le lien de causalité: les contrôles sur les scanners sont la plupart du temps effectués au sein des compagnies qui les produisent et il paraît difficile d'évaluer un lien de causalité entre le fait d'avoir un cancer et les radiations nocives des scanners, en excluant les autres facteurs.

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