Monde

Une démission de Berlusconi avant 2012?

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Repubblica, Ansa, Il Post, La Stampa

«Épargne-moi l'humiliation à Bruxelles, et je te promets de nouvelles élections en mars.» C’est dans ces termes que le président du Conseil italien Silvio Berlusconi se serait adressé à Umberto Bossi mardi 25 octobre, à la veille du sommet européen, rapporte le quotidien la Repubblica. Objectif de cette «entente secrète»: débloquer la situation et écrire une lettre qui puisse satisfaire Bruxelles sans briser le gouvernement, explique La Stampa. Après un entretien en tête-à-tête avec Bossi, Silvio Berlusconi aurait obtenu le relèvement de l'âge de départ des retraites de 65 à 67 ans en 2026.

Mais pour le quotidien romain, le prix à payer est élevé: l’accord prévoirait la démission du Cavaliere entre décembre et janvier ainsi que des élections anticipées en 2012. Et Silvio Berlusconi prend des risques: «Le Cavaliere ira aujourd’hui à Bruxelles sans as dans la manche, sans cette abolition des pensions d’ancienneté promise il y a trois jours seulement au terme du Conseil européen», lit-on sur la Repubblica. En effet, Silvio Berlusconi n’a pas su convaincre la Ligue du Nord de fléchir sa position sur ces «pensions d'ancienneté», qui permettent de partir à 60 ans avec trente-six ans de cotisations et à n'importe quel âge à partir de quarante ans de cotisations.

 La lettre, un document d’une quinzaine de pages, sera présentée mercredi 26 octobre au sommet européen afin d’illustrer les mesures envisagées pour enrayer la crise de la dette. Outre les retraites, Silvio Berlusconi annonce le lancement de plusieurs projets,rapporte l’Ansa. Notamment la libéralisation des professions et des services publics locaux ainsi qu’un plan de lutte contre l’évasion fiscale.

A l'issue du conseil européen de dimanche dernier, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel s'étaient moqués du Cavaliere durant la conférence de presse. Interrogés sur leur entretien avec le Premier ministre italien, ils avaient échangé des sourires et des regards complices qui en disent long sur la confiance qu’ils lui accordent.

Quand Nicolas Sarkozy a été questionné sur sa confiance dans le leader italien, il a répondu diplomatiquement selon les Echos: «Nous faisons confiance au sens des responsabilités de l’ensemble des autorités politiques et économiques de l’Italie»… Plus conciliante, Angela Merkel avait évoqué une discussion «entre amis», tout en répétant encore qu’«il n’y a pas d’appel possible à la solidarité des partenaires, quand on ne fait soi-même pas d’effort».

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