Monde

Le virus des drones américains n'est qu'une «nuisance»

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Wired, Associated Press, Danger Room

Alors que le mois d’octobre a été baptisé National Cybersecurity Awareness Month (mois de la prise conscience de la cybersécurité nationale), le blog Danger Room du magazine Wired révélait vendredi 7 octobre qu’un virus informatique avait contaminé les drones de l’armée américaine Predator et Reaper.

Le magazine racontait comment le virus enregistre chaque commande des «pilotes» alors qu’ils manœuvrent les drones à distance depuis la Creech Air Force Base dans le Nevada. Wired, qui a eu accès à trois sources anonymes, estimait que cette affaire étai sérieuse:

«Nous essayons de le nettoyer, mais il revient. Nous pensons que ce virus n’est pas très dangereux… Mais en fait, on n’en sait rien.»

Cinq jours plus tard, l’US Air Force a enfin donné sa version des faits, affirmant dans un communiqué (.docx) que malgré les informations obtenues par Wired, l’infection était bel et bien sous contrôle, et qu’il s’agissait plus d’une «nuisance» que d’une «menace opérationnelle.»

Le virus «est régulièrement utilisé pour voler des noms d’utilisateurs et des mots de passe d’internautes qui parient ou jouent à des jeux en ligne comme Mafia Wars», souligne Associated Press qui cite un responsable de la défense américaine anonyme. Wired ironise en se demandant «pourquoi les équipages des drones jouaient à Mafia Wars ou à des jeux similaires pendant leurs missions à l’étranger.»

Les drones sont de plus en plus souvent utilisés dans les opérations américaines car il permet aux militaires américains d’espionner et frapper leurs cibles sans mettre en jeu la vie de leurs troupes. Depuis 2001, les drones ont tué plus de 2.000 militants de réseaux islamistes, rappelait le Washington Post début septembre. Au grand désespoir des Afghans et Pakistanais, victimes collatérales de ces frappes.

Le recours aux Predator et Reaper s’est même accéléré depuis qu’Obama s’est assis dans le bureau ovale en 2009, sur les fronts irakiens, afghans et libyens (où les appareils sans pilote ont frappé 92 fois). C’est d’ailleurs avec un drone que, le 30 septembre 2011, les Américains ont exécuté le djihadiste américain Anwar al-Awlaki au Yemen

(article mis à jour le 14 octobre 2011)

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