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L'étrange vie bisexuelle des calamars

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur LiveScience, Guardian, Tahiti Presse

Une étude parue le 20 septembre dans la revue scientifique Biology Letters nous en apprend un peu plus sur la vie sexuelle pas si ennuyeuse que cela d’une espèce de calamars qui vit dans les eaux profondes du large de la Californie.

Car à première vue, la vie d’un calamar comme la décrit le site LiveScience n’a rien d’attrayante:

«Pas facile de rencontrer des filles quand vous êtes un calamar masculin vivant dans les profondeurs sombres de l’océan au large de la Californie. Vous ne rencontrez que très rarement vos congénères, et quand c’est le cas, l’obscurité des fonds marins fait que vous ne savez pas s’il s’agit d’une fille ou d’un garçon.»

Mais une espèce de calamars, le Octopoteuthis deletron, a trouvé une solution à ce problème: les mâles s’accouplent avec n’importe quel calamar de leur espèce qu’ils croisent, même si cela signifie gâcher du sperme lors d’un rapport homosexuel.

Un accouplement homosexuel dicté par la nécessité plutôt que par le choix, explique Henk-Jan Hoving, chercheur au Monterey Bay Aquarium Research Institute de Californie, dans un email envoyé à LiveScience depuis son bateau de recherche:

«En plus de l’habitat sombre où ils vivent, les animaux ne se reproduisent qu’une fois, les rencontres avec des partenaires sont rares et espacées et l’accouplement est probablement rapide. Nous pensons que la forte fréquence d’accouplement entre mâles est le résultat d’une combinaison de tous ces facteurs.»

Le Guardian souligne que la taille et la forme similaire des mâles et des femelles est une autre explication. L’espèce de calamars en question est très peu observée du fait de son habitat très profond. Mais en utilisant des engins téléguidés, l’équipe de scientifiques a réussi à filmer 108 calamars O. deletron au large de Monterey entre 1992 et 2011. Hoving et son équipe ont ainsi fait leur étrange découverte: des capsules de sperme masculin, traces laissées par les calamars mâles lors de l’accouplement, étaient présentes en même quantité sur les mâles que sur les femelles.

Selon Hoving et ses collègues il s’agit d’une bizarrerie de l’évolution: il est moins coûteux pour les calamars de gâcher du sperme lors d’accouplements homosexuels que de développer des techniques leur permettant de repérer les femelles fertiles. Cela s’explique notamment par le peu de contacts que les calamars ont avec leurs congénères au cours d’une vie.

En 2004 déjà, une équipe de scientifiques allemands et néo-zélandais avait trouvé la preuve que les calamars géants s'accouplaient sans faire attention au fait que partenaire soit bien du sexe opposé, comme le rapportait Tahiti Presse. Ils en effet retrouvé une capsule de sperme sur un calamar de 6 mètres de long.

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