Économie

Les collectivités locales dans le piège des emprunts de Dexia

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Libération

Sous le titre «La banque qui a ruiné 5.000 communes», Libération consacre une enquête aux prêts accordés aux collectivités locales par la banque Dexia, renflouée par l’Etat fin 2008. Le quotidien s’est procuré un «fichier confidentiel» listant les prêts toxiques souscrits entre 1995 et 2009:

«Tout le monde est concerné: collectivités de droite comme de gauche, grandes communes urbaines comme petites villes…»

Le surcoût de ces emprunts, dont les taux sont par exemple basés sur l’évolution comparée de plusieurs monnaies (euro, dollar, franc suisse…), est évalué à 3,9 milliards d’euros, par rapport à un montant des prêts, «au plus fort de la bulle», de 25 milliards. Selon Libération, «le document de Dexia signifie […] que la faillite de certaines communes n’est plus une hypothèse invraisemblable» et que «du même coup, ce sont des dizaines de services publics qui risquent d’être affectés».

Le 13 septembre, nous publiions un article sur la gestion financière de leur collectivité locale par les six candidats à la primaire socialiste: nous y mentionnions notamment le cas de Lille, qui a largement eu recours aux prêts «structurés» (qui peuvent devenir «toxiques» en fonction de l’évolution de la conjoncture) auprès de Dexia et de Royal Bank of Scotland, poussant Martine Aubry à pointer dans un rapport de la Cour des comptes «la responsabilité des établissements bancaires», notamment par «leur défaut de conseil».

Selon les nouveaux chiffres divulgués par Libération, qui publie une carte interactive des prêts toxiques, le surcoût des prêts structurés accordés par Dexia à la communauté urbaine de Lille devrait dépasser les 17%. Le chiffre est supérieur à 20% pour le Tarn-et-Garonne (Jean-Michel Baylet), 11% pour la région Poitou-Charentes (Ségolène Royal), est de près de 9% pour Evry (Manuel Valls), 5,4% pour la ville de Lille même, 5% pour la Corrèze (François Hollande) et 4,4% pour la Saône-et-Loire (Arnaud Montebourg). Sachant que, comme le rappelle Libération, ce chiffre est partiel, puisque «Dexia n'est pas la seule banque à avoir distribué des emprunts toxiques».

Le journal précise d’ailleurs dans un autre article que «les Caisses d’épargne, le Crédit agricole ou la Société générale ont aussi été très actifs» et que Dexia s’est «couvert» sur ses prêts auprès de grandes banques internationales comme JP Morgan, Goldman Sachs ou Royal Bank of Scotland, qui ont retiré de substantiels profits de l’opération. L’éditorial du quotidien, intitulé «Incendie», épingle également «des élus novices, irresponsables et mégalos» qui «ont roulé à guichets ouverts, empruntant au-delà du raisonnable, sans se soucier ni des risques ni des générations futures».

cover
-
/
cover

Liste de lecture