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Le christianisme gagne du terrain en Chine

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur BBC News, Worthy News

Malgré des années de lutte menées par les régimes successifs contre les cultes, Mao les qualifiant même de «poisons», la société chinoise se tourne de plus en plus vers la religion chrétienne, rapporte le site d’information BBC news.

Selon le gouvernement chinois, il y a environ 25 millions de chrétiens dans le pays, plus de 18 millions de protestants et 6 millions de catholiques (selon d'autres estimations «plus indépendantes»  ils seraient plus de 60 millions). «Ce qui fait qu’il y a maintenant plus de chinois à l’église le dimanche qu’en Europe», remarque le journaliste Tim Gardam.

Pourtant, tout au long du XXème siècle, les différents régimes n’ont eu de cesse d’interdire les religions catholique et protestante, toutes les deux associées à «l’impérialisme occidental». Avec l’avènement du communisme en 1949, les missionnaires étrangers ont même été interdits, et les églises n’étaient tolérées que si elles prêtaient allégeance au parti communiste.

Désormais, si le parti promeut l’athéisme à l’école, il a fait serment de «protéger et de respecter les religions». Mais malgré ces déclarations, le gouvernement chinois entend garder le contrôle en sélectionnant et en enregistrant les communautés. Certaines refusent ce contrôle, explique le site d’information chrétien Worthy News, mais cela à un prix, comme le sait le pasteur Zhang Rongliang qui a été emprisonné plus de douze ans.

En fait il y a bien deux églises catholiques, celle qui est officielle et qui n’a pas le droit d’être en relation avec le Vatican, et «l’officieuse», beaucoup plus importante, soutenue elle par le Vatican. Cette hostilité du régime chinois envers l’autorité catholique a d’ailleurs créé de nombreuses tensions, notamment quand le gouvernement a décidé de nommer lui-même certains évêques (dont un a été excommunié par le Pape Benoît XVI).

Alors que le parti communiste craint aussi l’influence des évangélistes américains, la recrudescence des mouvements religieux en Chine semble être pourtant proprement nationale, et même «charismatique, énergique et jeune», selon les mots de Tim Gardam. A ce propos, il évoque les paroles d’un jeune croyant de la région montagneuse à l’ouest de Pékin:

«Nous avons une cinquantaine de jeunes qui travaillent dans l’église. Tout le monde est tellement occupé à travailler que nous n’avons pas le temps de créer des liens. […] Mais à l’église les gens se sentent bien, ils se sentent bien accueillis… Ils sentent que les autres les aiment vraiment et c’est pour ça qu’ils veulent intégrer la communauté.»

Si l'actuel premier ministre Wen Jiabao a parlé d'une «crise spirituelle» du pays, les autorités ont néanmoins du mal à saisir les origines de cette nouvelle ferveur. Pour le professeur de philosophie He Guanghu de l’université de Renmin à Pékin, il est pourtant facile de comprendre le succès des religions dans une société devenue ultra-capitaliste:

«Je pense que c’est très naturel que beaucoup de gens ne soient pas satisfaits… et qu’ils cherchent un sens à leur vie. Ainsi, quand la religion chrétienne entre dans leur vie, il s’y agrippent avec force.»

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