France

La France a moins de propriétaires que les autres pays européens

<a href="http://www.flickr.com/photos/laser2k/2737965501/">The old for sale signe</a>/laser2k via Flickr CC.
The old for sale signe/laser2k via Flickr CC.

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur La Tribune, Le Monde, Le Parisien

Contrairement aux idées reçues, il y a plus de locataires en France que chez nos voisins européens, rapporte le journal La Tribune.

Parmi les ménages français, 42% sont locataires, «un chiffre largement supérieur à celui de la moyenne des 27 pays de l’Union européenne», soit 35%, d’après une étude de l’UFC-Que choisir citée par le quotidien économique. «Les Français sont viscéralement attachés à la pierre», pourtant, ils ne parviennent pas à devenir propriétaires, principalement à cause de la forte augmentation des prix, de 120% depuis 1998.

Symbole de cette inflation, en 2011, la barre des 8.000 euros le mètre carré a été officiellement franchie à Paris. «Du coup, seuls les propriétaires peuvent à nouveau acheter puisque leur bien s'est également réévalué au fil des ans», ajoute le journal. Avec la crise financière de 2008, «les prix ont moins baissé en France qu'ailleurs», et surtout «beaucoup moins longtemps puisque [la baisse] n’aura duré que 18 mois».

Effectuer un premier achat dans ce contexte, pour ceux appelés les «primo-accédants», devient de plus en plus difficile et selon les courtiers en crédit, leur nombre diminue. «Ils représentent 66% de nos clients, contre 73% l’an passé à la même période», constatait en avril 2011 la responsable des études chez Meilleurstaux.com. «À la Fnaim, leur part ne dépassait pas au printemps 20 % dans une agence sur deux», ajoute La Tribune. Et selon plusieurs professionnels, les primo-accédants à la propriété ont «disparu de la circulation». Une situation qui inquiète même le Fond monétaire international (FMI).

L'amour de la pierre

Jugé plus sûr que les autres placements, l’immobilier séduit les Français ayant les moyens d’investir. «Les épargnants se dépêchent de profiter de la fiscalité attractive pour se désengager et investir dans l'immobilier. Au risque de favoriser une bulle», regrette Philippe Crevel, secrétaire général du Cercle des épargnants.

«Pour les locataires, qui ne peuvent pas compter sur la revente de leur bien comme apport personnel, la solution passe bien évidemment par le crédit.» Si les taux ont baissé en 2010, ils ont en revanche effacé cette baisse dès les premiers mois de 2011 et les banques dû ont conforter leur marge sur le crédit pour faire face à la nouvelle crise financière. Les aides de l’Etat, censées faciliter l’accès à la propriété, ont aussi un effet secondaire: «Chaque nouvelle mesure a permis pour l'instant aux propriétaires de vendre plus cher», note le journal.

Autre facteur, «l’attentisme» des locataires qui auraient les ressources nécessaires à l’achat d’un logement dans un période incertaine, avec de plus la perspective des présidentielles en 2012 et les possibles changements de la fiscalité. La Tribune explique:

«Ils pensent que les prix vont baisser, ce qui est inévitable à moyen terme, et qu'il vaut mieux attendre l'éclatement de la bulle ou, à tout le moins, une baisse, pour acheter à un prix raisonnable.»

Devenir propriétaire est de plus en plus difficile, mais être locataire peut aussi s’avérer un calvaire. Officiellement, les loyers augmentent selon un rythme proche des revenus des ménages, «mais les revenus des locataires n'augmentent pas aussi vite que ceux de la moyenne des ménages (17% depuis 1993 contre 31% pour la moyenne) et donc leur effort budgétaire ne peut que s'accroître», relève La Tribune.

Selon Le Parisien, l’étude réalisée par l’UFC-Que choisir «démontre les pratiques douteuses des agences» immobilières. Le quotidien relève plusieurs problèmes : quête excessive de garanties, honoraires des agences trop élevés et demandes illégales de documents.

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