Économie

Les long-courriers low cost vont-ils décoller?

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur BBC News, Le Figaro

Les vols long-courriers low cost vont-ils connaître le succès des court et moyen-courriers? Certaines compagnies aériennes tentent l’expérience de la transposition du concept de vols à bas coût sur les liaisons long-courrier, rapporte BBC News. Se pose alors la question de l’abandon de petits conforts comme un espace suffisant pour étendre ses jambes, des plats chauds et d’autres «chichis» habituellement offerts sur les vols long-courriers. Le secteur du transport aérien se demande donc si la greffe peut prendre. Singapore Airlines mise sur le concept pour les destinations en Asie du sud-est.

En Asie, l’aviation low cost suscite l’engouement des compagnies aériennes de la région. La Japonaise ANA prévoit par exemple de lancer en 2012 une filiale dédiée, Peach Aviation. Cette tendance est liée à l’augmentation du nombre de vols dans le monde qui devrait atteindre 3,3 milliards en 2014, selon l’Association internationale du transport aérien, dont 800 millions pour la seule Asie (soit 45%). C’est ce qui explique les ventes record d’appareils, 200 Airbus A320 Neo pour Air Asia, lors du Salon du Bourget 2011.

Le 14 février 2011, le premier avion de filiale à bas coût d’Air Asia, simplement nommée AirAsiaX, s’est posé sur l’aéroport d’Orly, a constaté Le Figaro. La «première low cost mondiale long-courrier» inaugurait la ligne Paris-Kuala Lumpur opérée quatre fois par semaine. La compagnie souhaite faire de Paris le «hub» européen, ou centre névralgique, de son réseau. Pour son lancement, l'aller Paris-Singapour via Kuala Lumpur coûtait «249 euros»  tandis que Paris-Bangkok ou Paris­-Djakarta atteignait «279 euros et Paris-Bali 289 euros».

Dans ce contexte, les compagnies aériennes sont de plus en plus tentées par les vols long-courriers version low cost, mais il n’est pas facile d’adapter ce modèle sur de longues distances. En 2008, la compagnie Oasis qui assurait la liaison Hong-Kong – Londres à petit prix a fait faillite au bout de 18 mois à peine.

Voyages «sans chichis»

Selon Marl Webb, analyste de HSBC spécialisé dans le secteur aérien, «la structure commerciale [du low cost long-courrier] n’a pas encore fait ses preuves, alors que sur les court et moyen-courriers c’est un succès». Le principal obstacle au développement des long-courriers reste les conditions de voyage qui ne peuvent pas être aussi spartiates que sur des vols de deux ou trois heures.

Il est par exemple impossible de supprimer les repas servis à bord et les divertissements, quitte à les rendre payants. Autre problème, les vols sont forcément moins fréquents sur de telles distances. Sur les liaisons plus courtes, les coûts de fonctionnement peuvent être amortis en multipliant les allers-retours de chaque journée. S’ajoutent aussi les primes de travail nocturne payées au personnel de bord.

Pourtant, certains affirment que la demande pour le concept est suffisante et que les passagers sont prêts à accepter de voyager «sans chichis» sur des vols durant entre cinq et huit heures. Selon le rédacteur en chef pour la région Asie du magazine Aviation Week,  les vols depuis Singapour «vers Tokyo, Pékin, Shanghai et plusieurs destinations en Inde, ça marchera».

Ce nouveau marché devrait permettre à Singapore Airlines d’attirer les voyageurs à petit budget tels que les étudiants, les retraités, les «touristes sac-à-dos» et les petites entreprises. La compagnie singapourienne tient à rassurer en affirmant que la décision a été prise après beaucoup «d’études et d’analyses», explique son porte-parole Nicholas Ionides. «Nous ne nous lancerions pas dans cette activité si nous n’étions pas sûrs de sa profitabilité», ajoute-t-il.

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