Culture

Le Nom de la Rose, réécrit pour les geeks

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Lemonde.fr, actualitte.com

Pierre Assouline, sur son blog La République des Livres, hébergé par lemonde.fr, s’indigne contre la décision d’Umberto Eco de faire paraître une nouvelle version de son célèbre roman Le Nom de la Rose.

Le «thriller médiéval le plus complexe de l’histoire humaine» selon le critique littéraire Nicolas Gary, est paru en 1980. Truffé de références aristotéliciennes et de passages en latin, Le Nom de la Rose apparaît comme un ouvrage destiné à un public érudit mais devient vite un best-seller avec 30 millions d’exemplaires vendus, traduits en 47 langues. Face à un tel succès, où se trouve l’intérêt de refaçonner une œuvre aussi mythique?

La version rafraîchie d’Umberto Eco, qui devrait sortir dès le 5 octobre en Italie, a pour objectif de «rendre (l’ouvrage) “plus accessible” aux nouveaux lecteurs, notamment ceux qui ne connaissent le roman que par les sites Internet, “faciliter” certains passages et “rafraîchir” la langue, étant entendu que le titre, l’histoire, l’intrigue, les personnages ne changent pas», explique Pierre Assouline, qui se demande si l’auteur considère «que les jeunes générations du début du XXIe siècle (…) sont déjà moins cultivées que les précédentes au point de leur proposer un Nom de la Rose pour les nuls avec ce qu’il faut de liens hypertexte pour pallier leur ignorance crasse?»

Alors que l’un des blogueurs les plus connus du monde de l’édition se révolte contre une nouvelle qui, selon lui, ne fait absolument rien «gagner à la littérature», Nicolas Gary défend les bonnes intentions de l’écrivain sur Actualitté.com:

«Eco a une vision de l'Internet plus qu'intéressante, et de la transmission de la chose culturelle, par son biais, qui ne manque pas non plus d'intérêt.»

Pour Gary, la volonté de simplification de l’œuvre couvre une certaine réalité. Il prône d’attendre la parution de ce nouveau Nom de la Rose avant de le juger et surtout de respecter les volontés du «père Eco»:

«S'il lui prend l'envie de le rendre plus accessibles aux lecteurs du XXIe siècle, quid? (…) Ne serait-il pas profitable de lire, puis de commenter?»

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